Les protestataires ont pris d’assaut le siège de la Compagnie yéménite du pétrole, qu’ils ont fermée et ont apposé à l’entrée du bâtiment une pancarte proclamant "Fermé par décision du peuple".
Deux manifestants ont été tués et cinq autres blessés par balles mercredi à Taëz, au sud de Sanaa, selon une source médicale.
Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour déloger des manifestants qui observent depuis dimanche soir un sit-in sur la principale avenue de Taëz, la deuxième plus grande ville du Yémen, à quelque 250 km au sud de Sanaa.
Les protestataires campent depuis février pour réclamer le départ du président contesté Ali Abdallah Saleh. Au total, sept contestataires ont été tués depuis dimanche à Taëz,.
Marches sur des bâtiments publics
Des milliers d'habitants sont descendus dans les rues de Taëz après la mort du premier manifestant, marchant sur plusieurs bâtiments officiels dans la ville, selon des témoins.
Ils ont notamment pris d'assaut le siège de la Compagnie yéménite du pétrole, qu'ils ont fermée à l'aide de cadenas, et ont apposé à l'entrée du bâtiment une pancarte proclamant "Fermé par décision du peuple", d'après ces témoins.
A Ibb, également dans le Sud, des centaines de protestataires ont pris d'assaut le siège du gouvernorat et placardé sur la façade du bâtiment "Fermé par décision du peuple", ont indiqué des témoins.
A Sanaa, des milliers de manifestants, rassemblés sur la place du Changement, épicentre de la contestation, ont dénoncé la répression sanglante à Taëz.
En outre, des heurts ont opposé manifestants et forces gouvernementales dans plusieurs villes du sud du Yémen où un appel à la grève générale a été lancé par les organisateurs de la contestation populaire.
A Aden, principale ville du sud, deux manifestants ont été blessés par balles lorsque des militaires ont ouvert le feu sur la foule, qui bloquait l'accès à certaines artères de la ville par des blocs en ciment, selon des témoins.
Les commerces ont baissé leurs rideaux dans la plupart des quartiers d'Aden où des tirs étaient entendus par intermittence jusqu'en milieu de journée, a rapporté un correspondant de l'AFP.
La grève était bien suivie dans la province voisine de Lahej, selon des habitants.
Les nouvelles violences interviennent alors que les dirigeants des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) réunis mardi soir à Ryad ont exhorté le président yéménite à signer leur plan de sortie de crise.
Cet accord prévoit la formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation et la démission un mois plus tard de Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, en échange de son immunité, puis une élection présidentielle dans les 60 jours.