"L’incitation à la discrimination au Brésil ou préjugé de race, couleur, ethnie ou religion" est passible de deux à cinq ans de prison et d’une amende.
Un internaute brésilien a fait scandale en proposant sur le plus grand site d'achats en ligne au Brésil la "vente de Noirs pour un réal" (0,28 centimes d'euro).
"Ils serviront comme charpentiers, maçons, cuisiniers, agents de sécurité, vigiles de discothèques, balayeurs, éboueurs ou homme de ménage", proclamait l'annonce accompagnée d'une photo de deux enfants noirs.
En quelques heures, quelque 1.700 internautes brésiliens ont envoyé des message d'ingination. L'un d'eux a toutefois répondu à la petite annonce : "j'achète".
Le Secrétariat brésilien pour l'égalité raciale a exigé que le site d'achats MercadoLivre, lui fournisse des informations sur l'auteur du message afin de porter plainte contre lui.
"L'incitation à la discrimination ou préjugé de race, couleur, ethnie ou religion" est passible de deux à cinq ans de prison et d'une amende, a rappelé le Défenseur des droits de cet organisme gouvernemental, Carlos Alberto Silva Junior, dénonçant "une offense à toute la société".
Il a souligné que les sites internet devaient assumer leur part de responsabilité et mettre en place des filtres pour bloquer tout matériel à contenu raciste.
Le service de presse de MercadoLivre, la plus grande communauté d'achats et ventes d'Amérique latine, a indiqué avoir fourni les données d'inscription et d'accès de l'auteur de l'annonce raciste, diffusée dimanche, à la police civile de Rio de Janeiro qui va ouvrir une enquête.
MercadoLivre a retiré l'annonce raciste qu'elle a condamnée.
Le responsable de l'ONG Educafro, qui favorise l'intégration des Noirs à l'université et sur le marché du travail, le moine franciscain Frère David Santos, a déclaré vendredi à l'AFP "qu'inconsciemment cette personne nous aide à débattre avec la société brésilienne pour lui faire prendre conscience que les Noirs ont les mêmes droits que les Blancs".
Après treize années de débat, la présidente brésilienne Dilma Rousseff a promulgué en août 2012 une loi qui a fait polémique et qui réserve 50% des places des universités aux élèves issus des écoles publiques, avec une priorité donnée aux étudiants noirs, métis et indiens.