Dans la deuxième partie de son article le journaliste Nidal Hamadé rapporte les témoignages de ceux qui ont survécu la chute de Kaboul, et qui ont dû fuir vers le Pakistan après avoir été lâché par les talibans afghans!
Dans la deuxième partie de son article intitulé "comment les talibans afghans ont lâché les talibans étrangers ?" le journaliste Nidal Hamadé rapporte les témoignages de ceux qui ont survécu la chute de Kaboul, et qui ont dû fuir vers le Pakistan après avoir été lâché par les talibans afghans !
L’ex-détenu de Guantanamo, un Français ex-combattant d’alQaïda qui a requis l'anonymat, raconte à Nidal Hamadé comment un Afghan a sauvé la vie de centaines de combattants arabes en Afghanistan sachant que leur mort était certaine entre les mains des moukhalifines (ndrl : les forces Tadjiks).
Selon ce Français, « des centaines de combattants arabes se sont rassemblés dans un camp à Kaboul composé de plusieurs maisons, les informations que nous recevions indiquaient que les forces tadjiks se préparaient pour pénétrer dans la ville, mais nous ne savions pas la réalité de la situation militaire, et donc compte tenu de notre ignorance, nous avons décidé combattre les moukhalifines ».
Et d’ajouter: «A ce moment, un taliban afghan, qui sympatisait avec les Arabes, est arrivé et nous a demandé: Que faites-vous ici, sortez immédiatement de la ville ! Les Afghans se sont mis d’accord entre eux pour une solution pacifique sans combat ! Et donc les Talibans ont commencé à se retirer depuis une heure et les forces tadjiks sont censées entrer dans la ville suite un accord conclu entre les parties ».
Toutefois, Hamadé cite le témoignage d’un autre Français qui révèle une autre version des faits : «En fait, les talibans ne se sont pas retirés, ce sont les Afghans pro-talibans qui ont jeté les armes, et ont revêtu leur robe afghane puis sont rentrés chez eux en vertu d'un accord entre eux. Ils ont tout arrangé et nous étions les étrangers dont on se souciait guère de leur destin ! »
Par conséquent, une question s’impose selon Hamadé, y-avait-il une répulsion de la part des Afghans de la présence des combattants d'Al-Qaïda en Afghanistan voire de la part des diverses factions afghanes?
C’est le premier Français qui nie fermement ce cas de figure alors qu’un accord a été conclu enter les Talibans et les autres factions afghanes pour une solution pacifique et eux ont été exclu .
L’auteur précise que l’une des personnes dans l’assemblée a affirmé que la vérité était beaucoup plus amère, car les villages afghans y compris les Pachtounes ont refusé de les abriter d’où nous étions forcé d’aller à Tora Bora."
« Alors pourquoi avez-vous choisi Tora Bora précisément ? », demande Nidal Hamadé.
L’ex-combattant d’Al-Qaïda répond: «Nous n'avons pas d'autre option Cette zone était le seul refuge après avoir été rejeté par tous les villages afghans. La région était montagneuse, pleine de grottes et proche de la frontière pakistanaise. Et, nous voulions fuir au Pakistan, nous avions reçu des nouvelles de combattants arabes qui ont essayé de fuir à travers les villages afghans, mais les habitants de ces villages les ont détenu avec leurs familles et les ont remises aux forces américaines ».
Un autre Français intervient et raconte ce qui s’est passé à Tora Bora: «Nous étions environ trois cents Arabes dans la région quand les avions américains ont commencé à nous bombarder violemment, nous avons vu un grand objet dans le ciel et quelques instants après une pluie de bombes s’est abattue sur la région, c’était un B-52 qui nous bombardait « !
Et de poursuivre:" Nous avons été coupés du monde, j’avais un poste de radio acheté de Paris avant mon départ pour l'Afghanistan et nous pouvions écouter les informations sur Radio France International. Nous rions quand RFI évoquait de violents combats à Tora Bora alors que nous n'avons pas combattu, seulement exposés aux bombardements aériens quotidiens».
« Est-ce que Oussama Ben Laden était dans la région ? », demande Hamadé.
Le propriétaire de la radio répond: "Non, il n’a jamais été dans la région, nous écoutions la radio évoquant l'existence de caches profondes et secrètes d'armes sophistiquées et de munitions, ces mensonges que les médias répandaient nous faisaient beaucoup rire voire nous faisaient oublier les bombardements.. »
Enfin un des participants précise que « le cheikh (ndrl :ben Laden) se trouvait au Pakistan, et que son lieu de résidence était connu par tous », soulignant que les Pakistanais étaient au courant de son adresse, mais qu’il ne savait pas si les Américains létait tout autant »!
Remarque de l’auteur : ces témoignages ont été recueillis avant l’assassinat de Ben Laden