24-11-2024 06:35 PM Jerusalem Timing

Egypte: référendum constitutionnel en forme de plébiscite pour le chef de l’armée

Egypte: référendum constitutionnel en forme de plébiscite pour le chef de l’armée

Attentat le jour du référendum, pas de victime. Déploiement de 160.000 soldats et 200.000 policiers dans tout le pays.

Egypte: référendum constitutionnel en forme de plébiscite pour le chef de l'arméeQuelque 53 millions d'Egyptiens sont appelés aux urnes mardi et mercredi pour approuver une nouvelle Constitution, un référendum s'apparentant à un plébiscite pour le chef de l'armée.

Le général Abdel Fattah al-Sissi, vice-Premier ministre, ministre de la Défense, commandant en chef de l'armée et véritable homme fort du pays le plus peuplé du monde arabe, a déclaré trois jours avant le scrutin qu'il se présenterait à la présidentielle prévue en 2014 si le "peuple le réclame" et si l'armée soutient sa candidature.

Et il a prononcé ces mots samedi après avoir appelé les Egyptiens à se rendre "massivement" aux urnes voter "oui" pour la nouvelle Constitution.

Celle-ci a été rédigée par une commission nommée par le gouvernement intérimaire que le général avait mis en place dès le 3 juillet après avoir annoncé la destitution et l'arrestation de Mohammad Morsi.

Attentat deux heures avant le vote 

Malgré l'annonce du déploiement de 160.000 soldats et 200.000 policiers dans tout le pays, une bombe "de faible puissance", selon un général de la police, a fortement endommagé, ce mardi, la façade d'un tribunal dans un quartier populaire du sud-ouest du Caire.  

L'attentat qui a eu lieu deux heures avant l'ouverture des bureaux de vote n'a pas fait de blessé.

Après l'explosion, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le  tribunal, brandissant des photos du général Sissi.

Certaines organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent un scrutin organisé dans un climat de peur et de répression de toute opposition, mais la très grande majorité de la population soutient le nouveau pouvoir et n'a d'yeux que pour le général Sissi, dont les portraits ornent les rues et presque chaque boutique au Caire.

Lorsqu'il a annoncé la destitution de M. Morsi le 3 juillet, il a invoqué les millions de manifestants réclamant trois jours plus tôt le départ du président qu'ils accusaient de vouloir s’accaparer du pouvoir et de ruiner une économie déjà exsangue.

Puis le général Sissi avait aussitôt donné mandat au gouvernement intérimaire de changer la Constitution et d'organiser en 2014 des élections législatives et présidentielle. Cette dernière devrait intervenir dans les six mois.

Pour les experts, le nouveau pouvoir voit dans ce référendum un premier moyen d'obtenir une caution dans les urnes pour ce que ses détracteurs présentent comme un "coup d'Etat" mais dont l'armée assure qu'il répondait à un ras-le-bol populaire massif à l'égard de Frères musulmans accaparant sans partage le pouvoir depuis un an.