Tous les acteurs régionaux doivent être associés à Genève II, réclame le Vatican.
Washington et Londres pourraient retirer leur soutien à l'opposition syrienne si la Coalition nationale de l'opposition refuse de participer à la conférence Genève-2, prévue le 22 janvier, rapporte mardi la chaîne BBC citant un membre de la Coalition.
"Ils nous ont clairement laissé entendre qu'il ne nous apporteraient plus le même soutien qu'auparavant et que nous perdrions la confiance de la communauté internationale en cas de refus de participer à la conférence", a indiqué l'interlocuteur de la chaîne.
Selon la BBC, ce responsable a affirmé que la France n'exerçait pas une telle pression. "La France nous demande d'y aller mais en nous disant: nous sommes avec vous quelle que soit votre décision. C'est la même position que l'Arabie saoudite et la Turquie", autres pays qui font partie des 11 Amis de la Syrie, a-t-il ajouté, selon ces médias.
Le 17 janvier, la Coalition doit déterminer par voie de vote si elle prendra part à Genève-2. Dimanche 12 janvier, les ministres des Affaires étrangères du groupe des « Amis de la Syrie », réunis à Paris, ont appelé la Coalition nationale syrienne à participer à la conférence.
La conférence dite Genève-2, qui se déroulera dans la ville suisse de Montreux, est censée réunir à une même table des responsables du pouvoir syrien et de l'opposition pour tenter de trouver une solution politique négociée au conflit civil qui se poursuit depuis plus de deux ans et a déjà emporté, selon l'Onu, plus de 100.000 vies.
Tous les acteurs régionaux doivent être associés à Genève II, réclame le Vatican
Un cessez-le-feu sans préconditions et la participation de "tous les acteurs régionaux", doivent contribuer au succès de Genève II, a préconisé le Saint-Siège à l'issue de la réunion d'un groupe d'experts au Vatican.
Cette prise de position a été rendue publique dans la nuit de lundi à mardi à quelques heures d'une visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry au Vatican.
L'Académie pontificale des sciences, qui a organisé cette réunion exceptionnelle en présence d'experts catholiques et non catholiques, à la demande de François, a estimé que "le premier pas et le plus urgent devrait être un cessez-le-feu immédiat et la fin de violences de toutes sortes, sans préconditions politiques".
"Un chemin de reconstruction doit s'engager avant même que toutes les questions politiques et sociales soient résolues", estime le Vatican.
Etant donné "la tradition complexe et admirable du pluralisme des religions, des communautés ethniques et des cultures" en Syrie, le Saint-Siège "est déterminé à soutenir toutes les confessions religieuses et les communautés pour qu'elles trouvent une nouvelle entente".
Pour cela, cependant, "toutes les puissances étrangères devraient stopper l'afflux des armes et le financement des armes", demande le Saint-Siège.
"Pour construire le fondement d'une paix régionale, Genève II doit assurer la participation inclusive de toutes les parties au conflit, dans la région et au delà", préconise par ailleurs le Saint-Siège, sous-entendant notamment l'Iran.
Il mentionne "l'importance vitale" du récent accord de Genève sur le programme nucléaire iranien.
Cet accord laisse espérer la fin d'"une période de grave méfiance entre l'Iran et les autres nations de la région", et son succès "procurerait un fondement vital pour une paix durable en Syrie".
Fin décembre, le président syrien Bachar al-Assad avait fait parvenir un message au pape François. Selon l'agence officielle Sana, il y remerciait le pape pour sa position sur la Syrie "confrontée à une agression", et affirmait que toute solution au conflit doit passer par "un dialogue national entre les Syriens, sans interférences étrangères".