Plusieurs médias turcs ont présenté cette affaire comme un épisode de la guerre qui oppose le gouvernement d’Erdogan à la confrérie de Fethullah Gülen.
La police a perquisitionné mardi des bureaux à Kilis (sud de la Turquie) de l'organisation humanitaire islamique turque IHH, accusée il y a deux semaines d'avoir convoyé des armes à destination de la Syrie voisine, a-t-on appris de l'ONG.
Cette perquisition fait partie d'un "complot", a affirmé à l'AFP le vice-président de l'ONG, Huseyin Oruc, confirmant l'opération de la police.
Le 1er janvier, les gendarmes turcs ont intercepté à proximité de la frontière syrienne, dans la région de Kilis, un camion dans lequel ils ont découvert des armes. Le chauffeur du véhicule a alors affirmé aux policiers qu'il transportait de l'aide humanitaire à destination de la Syrie pour le compte d'IHH, selon la presse turque.
Un porte-parole de l'ONG avait alors catégoriquement démenti ces accusations, les qualifiant de "calomnieuses".
Cette affaire a suscité une forte tension entre le procureur qui a supervisé l'opération de la gendarmerie et le gouverneur local, qui a interdit la perquisition en bonne et due forme du véhicule, ont rapporté plusieurs médias turcs.
Le lendemain de cette opération, le ministre de l'Intérieur Efkan Ala avait lui aussi démenti les informations de la presse. "Le camion était chargé d'aide pour la communauté turkmène de Syrie", avait-il assuré au Parlement.
Malgré les allégations de la presse turque et internationale, la Turquie, qui soutient l'opposition au président syrien Bachar al-Assad, a toujours catégoriquement démenti livrer des armes aux rebelles hostiles au pouvoir syrien.
Plusieurs médias turcs ont présenté cette affaire comme un épisode de la guerre qui oppose le gouvernement d’Erdogan à la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, sur fond de scandale anticorruption visant le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.
Réputée très proche des autorités turques, l'ONG IHH s'est rendu célèbre en affrétant en 2010 une flottille humanitaire destinée à briser le blocus imposé par « Israël » à la bande de Gaza. L’assaut de l'armée d’occupation israélienne pour bloquer cette flottille s'était soldée par la mort de neuf citoyens turcs et a détérioré les relations israélo-turques.