Les Tawhid de nouveau décapités et perdent 26 miliciens les Ahrar al-Cham revisent leur position. L’EIIL perd son chef.
Plusieurs milices combattants dans les rangs du Front Islamique et de l’ASL contre l’Etat islamique en Iran et au Levant (EIIL) sont en mauvaise posture et commence à réviser leurs positions. C'est surtout le cas de la brigade Tawhid, bras armé des Frères Musulmans et des Ahrar al-Cham connue pour être une des plus puissantes milices.
Mardi, Tawhid ade nouveau été décapitée, deux mois après la mort de son premier chef Abdel Kader Saleh.
Hussein Haj-Taleb a succombé dans une importante explosion survenue dans son quartier général situé dans la localité Dahret-Awwad, au nord-est de la province d’Alep.
Selon le site aleppin Tahtel-Mijhar, deux des gardiens de corps du chef de milice et 4 autres chefs de milices ont aussi péri dans l’attaque, due à un engin explosif, selon l’agence Asia News.
La mosquée des Omeyyades: de pire en pis
Cela fait deux mois qu’il avait succédé à Abdel Kader Saleh, tué dans un raid de l’armée syrienne contre son siège. Ce dernier s’était rendu célèbre par la prise de la mosquée des Omeyyades à Alep, un joyau historique de la ville datant de plus de 1.000 ans et par la destruction de son minaret. Les récentes photographies de ce vestige, publiés sur le site aleppin montrent comment les miliciens ont arraché les dalles de sa cour, pour souhaiter une bonne année 2014.
10 miliciens du Tawhid ont également été tués par ceux de l’EIIL dans la localité de Bazzaa, dans la province d’Alep.
Et 26 tués à Jaraboulos
Un autre siège des Tawhid a été victime ce mercredi d’une double attaque à deux voitures piégées, et ce dans la ville de Jaraboulos, située à 125 km au nord-est d’Alep, selon le site syrien Syrian Documents.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 26 personnes sont mortes, en majorité « des combattants rebelles » et trois civils.
"Deux voitures piégées ont explosé à Jaraboulous, l'une près d l'école agricole, l'autre près de la prison, selon Nazeer al-Khatib, un citoyen-journaliste qui contribue au réseau Shahba Press. Les deux sites étaient utilisés comme base par les rebelles combattants l'EIIL, a-t-il ajouté.
L’attentat est vraisemblablement l’œuvre de la milice d’Al-Qaida, l’EIIL, qui a été délogée de cette ville.
Depuis le lancement des combats fratricides, elle a utilisé pas moins de 16 voitures piégées contre les positions des autres milices de l’insurrection syrienne.
L’EIIL perd un chef à Sarakeb
Après avoir été prise de surprise par les attaques lancées contre ses sièges et positions, l'EIIL semble avoir repris l’initiative. Mardi, elle a repris la ville de Raqqa, la ville d’Al-Bab dans le gouvernorat d’Alep, et certaines régions de la province nord d’Alep. Mais elle n’arrive toujours pas à reprendre Jarablos, où l’ASL a libéré un certain nombre de ses détenus.
Le journal AsSafir a confirmé l’information publiée mardi par le site aleppin Tahtel-Mijhar selon laquelle des renforts de 1700 miliciens dont 400 suicidaires lui ont été dépêchés d’Al-Qaïda en Irak.
Ce mercredi, cette milice d'al-Qaïda a publié un communiqué dans lequel elle a mis en garde les habitants de la « wilaya d’Alep- Région d’al-Bab » que sa guerre est dirigée contre « les traitres qui ont poignardé dans le dos les moudjahidines de l’Etat Islamique en Irak et au Levant et se sont alliés aux ennemis ». Dans le texte, il est écrit que seront épargnés de sa vengeance ceux qui n’ont pas pris les armes contre elle.
Or à Sarakeb, située au sud-est de la ville d’Idleb, l'EIIL a perdu l’un de ses chefs de milice, un belge d’origine algérienne connu sous le pseudonyme Abou al-Bara le Belge. Il a été abattu d’une balle mortelle tirée à partir d’un bâtiment. Il avait ces derniers jours menacé de recourir aux voitures piégées au cas où les combats se poursuivent avec les miliciens de l’opposition syrienne armée.
Alors qu’à Homs, le FI lui a adressé un ultimatum pour se retirer de ce gouvernorat dans les 24 heures prochaines et libérer tous les détenus.
Soupçons au sein du FI
Dans les rangs des miliciens qui combattent l’EIIL, surtout le Front islamique (FI) qui comprend les plus grandes milices islamistes takfiries autres qu’Al-Qaïda, les liens sont loin d’être idylliques. Des soupçons sont en train de ronger le chef de la milice Ahrar al-Cham, Hassan Abboud, qui pourtant preside le Conseil militaire du FI.
Selon l’agence de presse Asia News, à la foi de sources proches de ce mouvement, la milice est en train de réviser sa position quant à poursuivre ses combats l’EIIL. Ayant perdu 400 de ses miliciens depuis le début des combats fratricides, son chef Abboud a l’impression qu’un piège lui a été tendu par le chef de la milice Front Islamique soutenue par l’Arabie saoudite, Zahrane Allouche. Depuis le début des hostilités, c’est elle qui a payé le plus lourd tribut, et elle est en train de perdre ses atouts de force.
Et l’armée syrienne avance
Entre temps l’armée syrienne poursuit son avancée dans la province est d’Alep, proche de la zone industrielle cheikh Najjar et constitue un passage incontournable pour le trafic d’armes pour les miliciens.
Dans la région de Douma, dans la province de Damas, elle a tué un certain nombre de miliciens de nationalité saoudienne et jordanienne , assure Asia News.
Dans la région de Deraa au sud de la Syrie, elle a tué et blessé des dizaines de miliciens du Front al-Nosra alors qu’ils tentaient de s’infiltrer dans la localité de Jassem.