Le représentant de la Syrie à l’ONU a vilipendé l’Arabie-aoudiet avec à l’appui des chiffres et des preuves documentées..
Le représentant syrien à l’ONU Bachar Al-Jaafari, a vilipendé l’Arabie-saoudite en l’accusant d’être la source du terrorisme takfiri en Syrie.
Interviewé par le site de la chaine satelitaire arabe Al-Mayadin-Net, Jaafari a regretté que « les Etats-Unis ne soient pas conscients des risques qu’ils prenaient dans leur jeu avec le terrorisme », ajoutant que « Damas compte poursuivre judiciairement tous les pays étrangers qui ont comploté contre la Syrie sachant que son pays détient des centaines de documents et de preuves sur l’implication saoudienne dans le terrorisme en Syrie et dans la région ».
Et de poursuivre : « Si vous ne mettez pas un terme à la violence et au terrorisme , il n'y a pas de sens pour le dialogue politique .. or, malheureusement, il semble que certaines parties n'ont toujours pas compris cette question sachant que l’arrêt de la violence est le premier point du plan de l'ex-envoyé international en Syrie , Kofi Annan , et aussi de celui de l’envoyé actuel Lakhdar Brahimi , cité dans le communiqué de Genève 1 et aussi dans celui de la table de dialogue de Genève 2 ».
Le haut diplomate syrien a souligné qu’ « il y a un avis international partagé par la majorité et qui estime qu’il n’y a pas de place autour de la table de dialogue pour toute partie qui rejette la solution politique pacifique en Syrie . Voire, si une partie mise sur le rôle des groupes terroristes pour imposer son règlement, cette partie ne réalisera rien puisque l’écrasante majorité des participants qualifient ces groupes de terroristes, groupes qui refusent de se rendre à Genève et rejettent toute solution politique. Au contraire, cette partie cherche à imposer une solution militaire sanglante , détruisant tout le pays afin d'atteindre des objectifs irréels », ajoutant que « les États membres des Nations Unies ont peur de la propagation du terrorisme partout ».
Jaafari a insisté sur le fait qu’ : « il faut que tous les facteurs de réussite soient réunis à la conférence de Genève 2 notamment l’existence d’un consensus international pour combattre le terrorisme, ou encore la nécessité d'une solution politique syrienne émanant des Syriens eux-mêmes, sous les auspices de la communauté internationale avec des garanties internationales concernant l'arret immédiat du bain de sang et du terrorisme aveugle, rejeté par tout le monde ».
Et de s’interroger : « qui est capable d’imposer aux groupes armés obéissance et loyauté et donc faire cesser les combats ? Que feront l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie à la conférence de Genève 2 s’ils n’ont toujours pas admis que la victoire en Syrie n’est qu’une illusion » .
Jaafari a estimé que « le parrainage de l’Arabie-saoudite du Centre international de lutte contre le terrorisme de l’ONU est scandaleux », indiquant que « le Secrétaire général de l' Organisation des Nations Unies aurait du , avant de prendre comme partenaire le régime saoudien, faire savoir à l'opinion publique internationale ce que signifie un centre de lutte contre le terrorisme et non de permettre la promotion du mensonge ,de l'hypocrisie et de la calomnie ».
Le délégué de la Syrie aux Nations unies a précisé : «Le Saoudien ne peut pas s'engager dans la lutte contre le terrorisme international multilatéral , alors qu’en même temps il envoie des terroristes en Syrie et tout autant il le soutient et le dirige contre l’Afghanistan , l’Irak , le Mali et jadis l’Algérie , le Nigeria et le Niger « , ajoutant que « toutes ces questions régionales ont un seul en facteur en commun : le terrorisme fondamentaliste wahhabite qui puise ses racines de l'Arabie saoudite ».
« Il est difficile pour le Secrétaire général Ban Ki-moon de se réunir avec l’Arabie-saoudite concernant le Koweït et de lui demander son soutien dans les opérations internationales de secours et de répondre en même temps aux preuves et aux indices qui lui sont transmîtes officiellement concernant le recours de l'Arabie saoudite aux armes en Irak et en Syrie pour changer la situation régionale et internationale » a martelé Jaafari.
Jaafari a estimé que « la stratégie de la lutte contre le terrorisme est incompatible avec le parrainage de l'Arabie saoudite du centre international de lutte contre le terrorisme : un centre pour lequel Riyad a offert la somme de dix millions de dollars pour sa fondation et suivi récemment d’une autre somme d’un montant de cent millions de dollars . Des sommes qui sont investies en-dehors du budget des Nations Unies, ce qui est contraire à la loi car il y a conflit d’intérêt voire corruption et manque de transparence » .
Jaafari a souligné que « la Syrie compte poursuivre en justice l'Arabie saoudite , la Turquie et le Qatar pour leur implication direct dans les groupes terroristes et ce en présentant des centaines de documents et de lettres en tant que preuves et qui seront dévoilées en temps opportun ».
Et de poursuivre : « parmi ces documents, une lettre qui a été délivrée au Secrétaire général et au Conseil de sécurité contenant les noms de 72 dignitaires religieux ou cheikh takfiri appelant au jihad en Syrie et incitant publiquement à la haine confessionnelle. Sans compter qu’auparavant les noms de 173 Saoudiens tués en Syrie ont été envoyés ainsi qu’une autre liste contenant 300 noms de Saoudiens également tués en Syrie ».
Jaafari a déclaré: " Il y a un certain temps, nous avons envoyé une lettre dénonçant la coopération des services de renseignement saoudiens avec la Turquie afin de permettre l’infiltration des membres d ' Al-Qaïda du Yémen vers la Syrie », notant que « 520 partisans d'Al- Qaïda du Yémen sont entrés en Syrie via la Turquie et grâce aux services de renseignements saoudiens » .
Jaafari a rappelé que « l’implication de l'Arabie Saoudite en Syrie ne fait aucun doute puisque c’est le ministre saoudien des Affaires étrangères qui a lui-même avoué depuis le Caire et à deux reprises que l'Arabie saoudite arme l'opposition » , ajoutant que « vendredi dernier, 9 membres de l'organisation de l’Etat islamique en Irak et au Levant ont été tués dans des combats avec l'armée syrienne , dont 5 Saoudiens » .
Jaafari a affirmé: " il y a des centaines sinon des milliers de Saoudiens qui se battent dans les rangs du Front alNosra , appellé Front islamique .. le régime monarchique et le régime wahhabite saoudiens sont engagés dans l'incitation au terrorisme et dans les massacres en Syrie» .
Jaafari a conclu que « les puissances occidentales et même les Etats régionaux sont parfaitement conscientes que des organisations telles l’EIIL ou le Front alNosra n’ont pas de projet de construction d'un Etat démocratique en Syrie » , rappelant que « le Front islamique a été crée par le prince Bandar bin Sultan et par son frère » .
Et donc, Jaafari se demande « comment ceux-ci peuvent-ils s’asseoir à la table de dialogue et se faire valoir comme les représentants du peuple syrien alors qu’ils s’entredéchirent entre eux » révélant en même temps que « la Syrie a demandé l'inclusion de Front islamique à la liste des organisations qui parrainent le terrorisme » .