De nouvelles sanctions maintenant tueraient toute perspective d’accord avec l’Iran, affirme Robert Gates.
La Maison Blanche a publié jeudi un résumé des conditions de mise en oeuvre de l'accord intérimaire sur le nucléaire signé par les grandes puissances avec l'Iran en novembre, et qui prendra effet lundi.
Ce texte de "considérations techniques" comprend un échéancier pour les inspections des installations nucléaires iraniennes par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Il contient aussi un calendrier de versements à l'Iran, pour un total de sept milliards de dollars, soit le dégel d'avoirs iraniens dans le cadre d'un allègement des sanctions en échange d'un gel de certains éléments du programme nucléaire de la république islamique.
La plupart des données publiées jeudi avaient déjà été mentionnées dans des points de presse de l'administration après la conclusion de l'accord, et les conditions d'application ont été fixées lors de négociations la semaine dernière à Genève.
Le texte complet, qui définit pour l'AIEA comment mettre en oeuvre cet accord historique, a été fourni à un nombre restreint d'élus et de collaborateurs au Congrès, a indiqué le porte-parole de la présidence américaine Jay Carney.
Cette annonce est survenue après que des responsables américains ont été contraints de démentir des allégations affirmant que le texte signé avec Téhéran comportait des clauses secrètes.
Le groupe dit "P5+1", soit les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne, a conclu un accord intérimaire avec l'Iran sur son programme nucléaire en novembre à Genève.
Cet accord, une percée spectaculaire après des années de blocage, prévoit qu'il n'y aura pas de nouvelles sanctions contre l'Iran durant la période de six mois pendant laquelle la République islamique a accepté de son côté de geler le développement de son programme nucléaire, le temps d'essayer de parvenir à un compromis plus large.
"L'AIEA souhaite maintenir secrets certains aspects de cet accord", a souligné M. Carney jeudi.
"Toutefois, pour respecter notre engagement à publier autant d'informations que possible (...), nous publierons un résumé détaillé du texte plus tard", a-t-il poursuivi.
La Maison Blanche tente de dissuader le Congrès de voter sans attendre de nouvelles sanctions contre Téhéran, qui entreraient en vigueur si les négociations actuelles échouaient.
Gates: de nouvelles sanctions tueraient toute perspective d'accord
L'imposition de nouvelles sanctions contre l'Iran par le Congrès américain alors que des négociations sont engagées sur son programme nucléaire "tuerait" toute perspective d'accord avec Téhéran, a jugé jeudi l'ancien chef du Pentagone Robert Gates.
"Le président (Obama) a absolument raison de s'opposer à des sanctions additionnelles maintenant (...) Voter de nouvelles sanctions maintenant tuerait tout accord", a déclaré l'ancien ministre (2006-2011).