C’est l’avis du journal libanais proche du 14-Mars an-Nahar
Les présumés concessions présentées par le Hezbollah et qui ont contribué à répandre un climat positif au sujet du nouveau gouvernement (…) pourraient ne pas être solides ou définitives. Il se peut même que ceux qui sont censés les avoir présenter ne l’ont pas fait en réalité. Ainsi, le retrait du Hezbollah de Syrie est désormais une grande décision régionale, qui a même une dimension internationale.
Le parti n’acceptera pas que la Déclaration ministérielle évoque explicitement son retrait de Syrie. Il pourrait tout au plus accepter que le texte fasse référence à la politique de distanciation vis-à-vis de la crise syrienne et d’éviter de s’y impliquer. Or ceci n’est pas une position nouvelle. Le gouvernement démissionnaire de Najib Mikati l’avait déjà adoptée comme politique officielle, sans qu’elle ne soit mise en oeuvre sur le terrain, ni politiquement, ni militairement.
De plus, le Hezbollah n’a pas annoncé son accord pour l’abandon de la formule armée-peuple-résistance, pas plus d’ailleurs que son allié dans le leadership chiite, le chef du Mouvement Amal, le président du Parlement Nabih Berry. Tout ce qui a été dit à ce sujet c’est que la langue (arabe) est très riche et qu’il est possible de s’y référer pour imaginer une formule floue et pas assez claire, qui satisfasse le 8 et le 14-Mars. Idem pour la Déclaration de Baabda, que le président de la République, Michel Sleiman, considère comme sa plus importante réalisation, peut-être la seule. La langue arabe se chargera d’y faire mention dans le texte.
La supposée acceptation par le Hezbollah de ne pas utiliser sa puissante force militaire à l’intérieur du Liban, dans une réédition des événements du 7 mais (2008), voire dans une opération de loin plus importante, a besoin d’être examinée de près. La décision du Hezbollah et de son premier parrain, la République islamique d’Iran, est de ne pas se laisser entrainer dans une fitna ou une guerre interne et de tenter de l’éviter par tous les moyens. Mais aussi bien le parti que l’Iran sont décidés à livrer cette bataille si elle leur est imposée. Deux parties ont intérêt à déclencher une telle confrontation: les groupes islamistes extrémistes et le régime syrien.
Brandir face au Hezbollah la menace de l’Armée libanaise est inapproprié, en dépit de la compétence de ses officiers et de ses soldats et des efforts qu’elle a déployés ces trois dernières années. L’Armée est en effet une image du peuple libanais, qui est divisé en communautés et en confessions. Elle n’est pas un corps autonome importé de Suède ou d’un autre pays.
An Nahar: journal proche de la coalition du 14-Mars- Traduit par Médiarama