Surtout pas le Hezbollah
Selon le quotidien libanais ad-Diyar (proche du 8-Mars), le commandement militaire français remettra à l’Armée libanaise des armes, des missiles et des équipements modernes d’une valeur de trois milliards de dollars, cette somme étant versée par l’Arabie saoudite.
Mais la France, dans ses discussions avec l’Armée libanaise, demandera qu’aucune de ces armes ne finisse entre les mains du Hezbollah. Telle est d’ailleurs la condition posée par l’Union européenne, qui a fait figurer l’aile militaire du Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes.
Par conséquent, le commandement de l’Armée libanaise s’engagera auprès des responsables militaires français à ce que ces armes, ces équipements et ces missiles antichars ne tombent pas entre les mains du Hezbollah, tout en leur assurant que l’armée est totalement indépendante des autres factions, Hezbollah compris, et que les armes dont elle dispose sont réservées à son usage exclusif.
Selon le journal arabophone pro saoudien al-Hayat, publié à Londres, Emmanuel Bonne, émissaire du président français François Hollande et conseiller présidentiel pour le Moyen-Orient, arrivé à Beyrouth relaiera aux responsables libanais le message suivant: «L’appui de la France à l’Armée libanaise s’inscrit dans le cadre d’une politique française qui ne date pas d’aujourd’hui, et profite à tous les Libanais. La livraison d’armes françaises achetées par l’Arabie saoudite au Liban n’est pas une initiative dirigée contre telle ou telle partie, et il convient de saluer l’action d’un partenaire comme l’Arabie saoudite en appui aux institutions libanaises.»
L’émissaire français annoncera à ses interlocuteurs que Paris est disposé à aller encore plus loin pour venir en aide au Liban, en ce qui concerne notamment le problème des réfugiés syriens, à travers le groupe international d’appui au Liban.
A cette fin, Paris avancera qu'elle a besoin d’un gouvernement fort et actif au Liban: en l’absence d’un tel gouvernement, il ne sera pas possible de fournir à ce pays une assistance dans le dossier des réfugiés.
Emmanuel Bonne précisera à cet égard que la France n’interviendra pas dans la mise au point de la configuration gouvernementale mais qu’elle serait disposée à s’associer à toute entente régionale permettant au gouvernement de travailler et à l’élection présidentielle de se dérouler à la date prévue.