C’est le deuxième diplomate pris à partie dans ce pays.
Un diplomate iranien a été abattu par balles samedi dans une attaque menée par des inconnus dans un quartier abritant plusieurs ambassades à Sanaa, la capitale yéménite, selon des sources médicale et policière.
Il s'agit du premier assassinat d'un diplomate iranien au Yémen, survenu dans un contexte de tensions confessionnelles dans ce pays où la rébellion chiite zaïdite et en conflit ouvert avec les fondamentalistes takfiris (takfiristes), dans le Nord. L’Iran est accusé de soutenir les premier et l’Arabie saoudite les seconds
Les mobiles de l'attaque n'étaient néanmoins pas connus dans l'immédiat.
A Téhéran, le ministère des Affaires étrangères a condamné l'assassinat de son diplomate, qui suivait selon lui une tentative d'enlèvement.
"Un groupe terroriste l'a attaqué et tenté de l'enlever mais il a résisté et les terroristes ont fini par lui tirer dessus", a déclaré la porte-parole du ministère, Marzieh Afkham, citée par l'agence de presse iranienne Isna.
"La République islamique condamne fermement l'incident et suivra l'affaire avec les autorités yéménites", a-t-elle ajouté.
Pour sa part, le ministère yéménite des Affaires étrangères a dénoncé un assassinat "dirigé contre les relations irano-yéménites, et non seulement le diplomate", affirmant que Sanaa et Téhéran étaient "soucieux de prévenir toute tentative de porter atteinte à ces relations".
Cité par l'agence officielle Saba, il a aussi promis de retrouver les meurtriers pour les présenter à la justice.
Selon une source policière, il s'agirait d'"inconnus circulant à bord d'une camionnette (qui) ont tiré à trois reprises en direction du diplomate au moment où il sortait de la résidence de l'ambassadeur d'Iran".
Des témoins ont indiqué que le diplomate avait été la cible de tirs à l'arme automatique en provenance d'une camionnette où avaient pris place trois jeunes hommes, qui ont réussi à prendre la fuite.
Selon une source médicale, le diplomate, Ali Asghar Assadi, a été "touché à l'épaule, à l'abdomen et à l'estomac" et a "succombé à ses blessures".
"Admis au bloc opératoire, puis transféré aux soins intensifs, il est décédé au bout d'une heure et demie", a-t-elle ajouté.
Le diplomate a été présenté par un chef de la police de Hadda comme "le responsable financier à l'ambassade d'Iran".
Un autre diplomate iranien, Nour-Ahmad Nikbakht, enlevé en juillet à Sanaa, est toujours aux mains de ses ravisseurs qui seraient des membres d'Al-Qaïda, selon des sources tribales.
Les attaques et les rapts visant des étrangers se sont multipliés au Yémen, en proie à des violences dans plusieurs régions et où Al-Qaïda est de plus en plus actif.
Le 15 décembre, le consul du Japon au Yémen avait été blessé à coups de poignard par des inconnus également à Hadda, qui abrite plusieurs missions et résidences diplomatiques.
Le 26 novembre, un Bélarusse a été tué et un autre blessé par des inconnus armés dans la capitale yéménite, où les deux hommes étaient, selon un responsable local, sous contrat en tant que conseillers détachés auprès de l'armée.
Les deux Bélarusses ont été attaqués à leur sortie d'un hôtel par des hommes circulant à moto, un moyen de transport souvent utilisé par les partisans d'Al-Qaïda pour mener leurs opérations armées.
Le 6 octobre, un garde de l'ambassade d'Allemagne à Sanaa a été tué en tentant de résister à une tentative de rapt.