Les rebelles ont à plusieurs reprises saboté l’entrée de l’aide à Yarmouk.
De la nourriture est entrée samedi, pour la première fois depuis des mois, dans un camp de réfugiés palestiniens contrôlé par des rebelles et assiégé par l'armée, au lendemain de l'annonce par la Russie de la volonté du régime syrien de prendre des mesures humanitaires.
Vendredi, Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de Russie --alliée de Damas-- avait annoncé que Damas était prête "à prendre une série de mesures à caractère humanitaire", à l'issue d'entretiens à Moscou avec son homologue syrien, Walid Mouallem.
Il avait notamment fait état de "propositions concrètes qui sont déjà en œuvre pour livrer des cargaisons humanitaires à des villages dans la Ghouta orientale, dans d'autres régions, y compris la banlieue de Damas et d'Alep".
A Yarmouk, une première cargaison d'aide alimentaire "est entrée ce matin (samedi) et la distribution aux habitants a commencé", a déclaré un responsable de l'Organisation de libération de la Palestine, Anwar Abdel Hadi.
Il a précisé que les autorités syriennes avaient aidé à la livraison, un test, et que "plusieurs (autres) lots seront distribués à compter de demain (dimanche)".
Selon lui, l'entrée d'aide a été rendue possible par un accord conclu vendredi entre des représentants de factions palestiniennes et les rebelles dans le camp Yarmouk. Ces derniers ont été accusés par un ministre palestinien d’avoir saboté à plusieurs reprises l’entrée de l’aide à Yarmouk et de prendre en otage le camp pour des raisons politiques.
Abdel Hadi a ajouté que "les discussions vont continuer sur le retour des habitants et le départ des hommes armés".
En vertu de cet accord, des personnes malades ou blessés seront évacuées du camp dimanche matin, avec l'aide du Croissant rouge syrien, a-t-il encore dit.
Les médias d'Etat syriens ont également fait état de l'entrée de l'aide dans le camp, citant un autre responsable palestinien.
Le porte-parole de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, Chris Gunness, a indiqué à l'AFP que l'Unrwa avait mis à disposition 200 paquets de nourriture afin qu'ils soient livrés aux habitants du camp, tout en affirmant ne pas savoir si cette aide avait été remise.
"Les autorités syriennes ont cherché le soutien de l'Unrwa", a-t-il dit, "et l'Unrwa a répondu positivement en donnant les paquets de nourriture --pas directement aux factions palestiniennes-- mais par le biais d'un intermédiaire".
"L'Unrwa a mis comme condition que ces paquets soient distribués exclusivement aux civils dans le besoin" et non aux combattants, a-t-il ajouté. Yarmouk abritait, avant le début du conflit syrien en mars 2011, quelque 170.000 habitants.
Mais des dizaines de milliers d'entre eux ont fui après que les groupes d'opposition armés sont entrés dans le camp.
Des petits groupes de civils ont été ultérieurement autorisés à sortir par les forces gouvernementales entourant le camp ou ont réussi à s'échapper, selon l'ONU qui estime qu'il reste au moins 18.000 personnes à Yarmouk.