Cet accord permettra à l’Iran d’échanger quelques 500.000 barils de pétrole par jour contre des équipements et des produits russes dont il a besoin.
L'accord "Pétrole contre Marchandises" que négocient en ce moment Iraniens et Russes a provoqué l'ire des dirigeants de la Maison Blanche.
Selon cet accord, l'Iran s'engagerait à échanger quelques 500.000 barils de pétrole par jour contre des équipements et des produits russes dont il a besoin.
Le journal libanais AsSafir s'intéresse à la "colère américaine" et cherche à en dévoiler les raisons".
Parallèlement à la visite du ministre iranien des Affaires Etrangères en Russie, les Etats Unis tentent d'exercer davantage de pressions sur Moscou pour qu'il change d'avis et abandonne l'idée de conclure ce deal.
Les 500.000 b/j que Moscou s'apprête à se procurer valent quelques 1.5 milliards de dollars qui seront restitués en Iran en produits et équipements".
Mais quelle est la nature de ces équipements? Cet argent sera investi dans la création des usines et des sociétés russes !
Pour s'opposer à ce troc, les Etats Unis se réfèrent à l'accord nucléaire intérimaire signé avec l'Iran, accord que le deal pétrolier violerait!
Or, les inquiétudes de Washington semblent s'enraciner ailleurs.
Une première raison de cette angoisse s’avère la marge de manœuvre supplémentaire que le troc pétrolier fournirait à l'Iran au cours des négociations nucléaires.
Et puis, cet accord énergétique, si il est conclu, permettrait à la Russie de briser plus que prévu le régime des sanctions anti-iraniennes avec en perspective la conquête du marché iranien.
Mais, il existe aussi une troisième raison pour que Washington s'oppose avec une si grande virulence à cet éventuel accord irano-russe vu qu’il déclencherait automatiquement le processus de la "levée des sanctions" contre l’Iran, "une réduction des restrictions internationales" et enfin "la levée totale de l'embargo".
Les Etats Unis sont surtout inquiets de voir les Russes tirer profit en premier du processus de la levée de l'embargo anti iranien.
En effet, un tel deal profiterait à plusieurs égards à Moscou : il empêcherait la baisse systématique du taux de croissance de l'économie russe, il empêcherait la baisse des exportations pétrolières de la Russie, d'autant plus que ces exportations ont régressé en 2013.
Et en troisième lieu, l'accord réconforterait les échanges commerciaux entre la Russie et l’Iran, en baisse depuis l'entrée en vigueur des sanctions.
Et quatrièmement, le plus important sera l'impact direct de cet accord pétrolier sur les coopérations militaires irano-russes.
En effet, personne n'a oublié le déboire qu'a connu la vente des S300 à l'Iran, la colère de Téhéran et la brouille qui s'en est suivie.
Et le journal AsSafir d'ajouter : "En dépit de la colère de la Maison Blanche, le Kremlin est loin de vouloir renoncer à cet accord pétrolier".
Moscou fait signifier de cette façon à l'adversaire américain qu'il n'accorde aucune importance aux sanctions décidées par Washington ou par ses alliés européens et la seule chose qui lui importe, ce sont les sanctions votées par l’Onu.
Ceci étant dit, ce "probable troc" qui constitue un plus pour les deux parties dépend de la volonté de Poutine qui se rendra d'ici quelques semaines à Téhéran.
Avec Irib