"Je ne sais pas si les services de renseignement pakistanais ont révélé aux Américains où se trouvait le cheikh, mais il est certain qu’ils étaient au courant de sa présence au Pakistan..."
Dans sa troisième et dernière partie de son reportage sur l’expérience des Français ex-détenus de Guantanamo avec Ben Laden, Nidal Hamadé rapporte les péripéties vécues par ces Français pro-Al-Qaïda qui ont voyagé en Afghanistan pour joindre les rangs des cette organisation !
D’après les témoignages de l’assistance, « le nombre de personnes tuées par les raids américains sur Tora Bora est 40. Pour ce qui est de l’approvisionnement en nourriture et eau, elle était assurée par le Pakistan à dos d'un animal. Toutefois, l’animal a été tué lors d’un raid américains ; ce qui a attristé les combattants étrangers pro-talibans ».
Et Hamadé de demander à l’assemblée, comment vous vous êtes retirés de Tora Bora ?
« Toute le monde a répondu que c’est l'armée pakistanaise qui a assuré la sécurité des combattants lors de leur retrait de Tora Bora, elle leur a envoyé un représentant qui les a informé que les forces américaines vont cesser leur raids, le temps pour eux de se retirer à pieds et que de l’autre côté de la montagne, des camions militaires pakistanais les attendaient pour les conduire à leur ambassade respective. Sauf que l’armée pakistanaise en a décidé autrement, les remettant aux forces américaines qui les ont emmenés à Guantanamo » écrit l’auteur.
Quand au sort d'Oussama ben Laden durant cette période, l’unanimité de l’assistance a conformé que ce dernier avait quitté l'Afghanistan dés le premier jour des raids américains, précise Hamadé.
« Il a résidé dans le quartier de l’hôtel des Algériens, un lieu qui n’était pas tenu caché des autorités pakistanaises ni même des jeunes qui lui rendaient visite pendant cette période, avant de vivre une vie ultra secrète » indique l’assistance.
Sur la possession par les Américains d’informations sur son lieu de résidence, l'un des ex-combattants d’Al-Qaïda affirme: «Je ne sais pas si les services de renseignement pakistanais ont révélé aux Américains où se trouvait le cheikh, mais il est certain qu'ils étaient au courant de sa présence au Pakistan, malgré cela ils ont prétendu qu’il se trouvait à Tora Bora dans des abris souterrains afin de justifier devant leur opinion publique leurs actes et qu’ils maîtrisent la situation dans leur traque de l’ennemi».
Quand aux raisons qui ont rassuré Ben Laden à se réfugier au Pakistan, un des ex-détenus de Guantanamo indique: « Comme vous le savez il y a beaucoup de partisans des talibans et d'Al-Qaïda dans les rangs de l'armée pakistanaise et au sein des services secrets pakistanais, il est clair que le cheikh a bénéficié de leur présence durant cette période, mais cela n'a pas duré longtemps, car le cheikh a disparu de vue ».
« Le mollah Omar a refusé d’expulser Al-Qaïda d'Afghanistan, malgré la demande de bon nombre de dirigeants talibans, sachant que cela a provoqué l’occupation de l'Afghanistan par l'Amérique et l'Occident», poursuit l’assistance.« Et pourquoi » ? demande Nidal Hamadé. Ils répondent: «Selon les traditions des tribus afghanes, il n’est pas permis de renvoyer un invité, et nous étions les invités de l'État islamique d'Afghanistan ».
A la question si Oussama ben Laden et mollah Omar s’était enfouis ensemble, l’assistance a répondu en souriant: «Ce sont les mensonges des médias occidentaux car le mollah Omar est resté en Afghanistan ne l’a jamais quitté, il était protégé par les Pachtounes, tandis que le cheikh Oussama a quitté l’Afghanistan le premier jour de l’invasion ».
Et donc, demande Nidal Hamadé, cheikh Oussama a quitté pour le Pakistan et vous a laissé en Afghanistan ?
Réponse ferme de la part de l’assistance : "Le commandement d'Al-Qaïda nous a demandé de nous débrouiller pour notre déplacement vers le Pakistan ou tout autre pays. Et c'est logique parce que Al-Qaïda n'est pas un Etat, il n'a pas les capacités d’un Etat . Tous ceux qui sont venus en Afghanistan, l’ont fait par leurs propres moyens, à leurs propres dépens. Et la seule façon de les protéger c’est de leur demander de quitter les lieux immédiatement et c'est ce qui s'est passé. "
Et pour conclure, Nidal Hamadé leur a demandé s’ils pensaient que cheikh Oussama Ben Laden sera capturé par les Américains.
« Il tombera en martyr, ils ne le captureront jamais en vie », répond l’assistance.