La photo du Kamikaze dévoilé. Qui sont les victimes ?
Au lendemain de l’attentat ayant ensanglanté en moins de 18 jours la banlieue sud de Beyrouth. Plus personne ne s’intéresse à l’identité du Kamikaze, de ses objectifs, ou de son appartenance. Appartient-il au Front Nosra, au soi-disant Etat islamique en Irak et au Levant, ou aux orphelins du takfiriste Ahmad Assir. Peu importe.
Lacunes sécuritaires
L’analyste militaire et stratégique libanais, le général Amin Hoteit, a fait état de lacunes sécuritaires exploitées par les terroristes. Dans une interview avec la chaine AlAlam, Hoteit a notamment désigné le camp des réfugiés palestiniens de Bourj al-Barajneh qui échappe au contrôle de l’Etat et qui se trouve à 200 m du lieu de l’attentat.
Pour le général Hoteit, il est nécessaire de mettre en place une stratégie dépassant le Liban et la Syrie dans le but de contrer le terrorisme et les takfiristes.
Selon des sources sécuritaires citées par le quotidien AlAkhbar, le groupe qui a envoyé mardi la voiture est le même groupe auquel appartient le palestinien Ahmad Taha du camp Bourj al-Barajneh, et qui était un ex-membre du Hamas.
La photo du Kamikaze posté sur un faux permis de conduire
S’agissant des premiers éléments de l’enquête, les autorités ont arrêté la personne ayant volé la voiture Kia Sportage. Il s’agit de Nabil M. qui a reconnu avoir vendu la voiture à Maher T, qui l’a vendu à son tour à des Syriens travaillant dans la vente des voitures volées.
La voiture a été piégée dans la localité syrienne de Yabrud, contrôlée par les rebelles syriens, puis est rentrée au Liban via la localité de Ersal, un des fiefs des rebelles, a-t-on ajouté de mêmes sources.
Les forces de sécurité ont trouvé sur le lieu de l’attentat, un faux permis de conduire appartenant à Ali Adib Tleis, sur lequel est postée la photo du Kamikaze. La photo collée sur ce faux document est très proche de la description apportée par les témoins l’ayant vu avant l’attentat.
Selon l'armée, la voiture piégée contenait trois obus de calibre 120 mm, l'équivalent de 15 kilos de TNT, reliés à un détonateur.
Pour le ministre libanais de l’intérieur, Marwan Charbel, le kamikaze a vraisemblablement voulu descendre de la voiture pour la faire sauter. Et puis, actionner sa ceinture explosive dans le but évident de faire le plus de victime possible.
L’attentat suicide s’est produit à une vingtaine de mètres du lieu du précédent attentat, dans la grande artère de Haret Hreik, la rue Ahmad Kassir. Kassir est le premier martyr de la résistance ayant mené il y a 3 décennies une opération martyre douloureuse contre les forces d’occupation israélienne à Tyr. Les takfiristes veulent-ils venger « Israël », se sont interrogés plusieurs commentateurs.
Qui sont les victimes ?
L’attentat terroriste qui a couté la vie à trois personnes n’a pas différencié pas entre sunnites et chiites ou entre hommes ou femmes.
Maria Jawhari, (Hermel)
La jeune fille Maria Jawhari, 18 ans, prévoyait sa mort. Elle avait écrit sur son compte facebook après l’attentat ayant frappé ce même lieu le 2 janvier:
« C’est le 3 ème attentat auquel j’échappe, je ne sais pas si je mourrai dans le 4 ème. Je suis triste. »
Originaire de la région de Hermel, Maria étudiait la coiffure et les soins de beauté et travaillait dans un magasin de chaussures pour aider ses parents.
Les habitants de Hermel, frappé la semaine dernière par un attentat suicide, ont participé aux obsèques de Maria. Son cercueil a été couvert d'un tissu blanc orné de fleurs en dentelles de couleur rose et un bouquet de fleurs blancs. Pour sa mère, Maria est une jeune mariée qui s'apprête à aller au Paradis.
Ali Bachir (Sud Liban)
La deuxième victime est Ali Bachir, 19 ans, un étudiant en génie. Originaire de Beit Lif, au sud du Liban, Ali se reposait dans un café au moment ou l’explosion a déchiré son corps.
Ahmad Obeida (Tarik Jdidé)
La troisième victime est Ahmad Obeida un quadragénaire originaire de Tarik Jdidé, Beyrouth. Obeida est un sunnite qui travaillait dans la banlieue.