Selon alMayadeen , Rohani a rejetté les demandes américaines de réouvrir leur ambassade en Iran
Le président iranien, Hassan Rohani, a fait remarquer, à son arrivée à l’aéroport de Zurich pour assister à la 44e Forum économique de Davos, devant les journalistes que « le Forum de Davos offre une occasion propice au monde pour profiter des potentiels économiques de l’Iran. »
« Combiner la diplomatie iranienne avec les transactions économiques mondiales est l’un des objectifs diplomatiques du gouvernement iranien, a souligné le président Rohani.
Le président iranien Hassan Rohani a déclaré qu'"il était possible de surmonter plus de trente ans d'inimitié avec les Etats-Unis à condition que les deux pays fassent un effort".
Interrogé par la "radiotélévision suisse après son arrivée au Forum économique mondial, à Davos, il a jugé qu'"aucune inimitié n'était éternelle, aucune amitié non plus". "Nous devons transformer les animosités en amitié", a-t-il ajouté.
Le président iranien reconnaît que les relations avec Washington ont été tendues dans le passé mais juge que les difficultés peuvent être aplanies. "Cet effort est nécessaire pour créer de la confiance des deux côtés. En fait, l'Iran tend une main de paix et d'amitié à tous les pays du monde et souhaite des relations amicales et bonnes avec tous les pays du monde", dit-il.
Toutefois, il a précisé qu'"Il incombe aux Etats-Unis de respecter les droits du peuple iranien".
En réponse à la question consistant à savoir si l’ouverture de l’ambassade de Washington à Téhéran était possible, le président Rohani a déclaré : "les relations des deux pays, dans le passé étaient très difficiles et pourtant rien n’est impossible".
« Il faut que les droits du peuple iranien soient respectés. Si les démarches américaines sont positives, notre réponse sera également positive, a réitéré le président. « Grâce aux efforts déployés de part et d’autre et le respect mutuel, les objectifs deviendront accessibles, a ajouté le président Rohani. « Il revient à nous tous d’avoir une vision positive de l’avenir, même si le chemin qui s’ouvre devant nous, soit difficile, a-t-il renchéri.
Cela dit, selon la chaine satellitaire alMyadeen, le président Rohani a révélé qu'il a reçu une demande de la part de l'administration américaine de pouvoir réouvrir leur ambassade en Iran, et qu'il a rejetté leur demande".
Le discours de Rohani à Davos
Dans son discours prononcé à la 44eme réunion du forum économique de Davos en Suisse , le président Rohani a souligné que « les relations irano-américaines connaissent une nouvelle étape » , ajoutant toutefois que « l'administration américaine doit nécessairement accepter les faits historiques iraniens pas seulement théoriquement mais aussi pratiquement parlant » .
Le président Rohani a réitéré a souligné que « l'arme nucléaire n'aura pas de place dans la stratégie du pays mais le peuple tient à ses nucléaires » .
Il a dit que « l'accord nucléaire de Genève marque le début d’une entente finale voire il a contribué à définir un terrain d'entente pour parvenir à des accords plus importants à l'avenir ».
Et de poursuivre : « l'Iran a une volonté de fer pour progresser avec son programme nucléaire via un accord global avec le groupe des six ».
« Il est nécessaire de mettre un terme au terrorisme en Syrie pour parvenir à un règlement positif »
Pour ce qui est du dossier syrien, le président Rohani a estimé qu’ « il n’y a pas de solution militaire à la crise en Syrie , et tout le monde devrait se plier face à la volonté du peuple syrien et de ne pas prendre des décisions à sa place » .
Rohani a attiré l’attention sur « la souffrance de la Syrie qui endure une catastrophe humanitaire majeure sans compter les pertes subies par le peuple syrien », ajoutant que « des élections démocratiques définiront le sort du pouvoir en Syrie ».
Le président Rohani a insisté « sur la nécessité d'arrêter la violence et de lutter contre le terrorisme en Syrie pour parvenir à une solution positive ».
« La lutte contre le terrorisme dans la région nécessite la contribution de tous , parce que l'expansion du terrorisme ne sert l’intérêt d’aucun Etat et ses répercussions toucheront tout le monde » a-t-il martelé.
Davos : occasion pour mieux connaitre les capacités de l’Iran
Le président iranien a déclaré que « le Forum économique mondial de Davos constitue une occasion pour l’Iran d'échanger des idées et de faire face aux enjeux mondiaux importants en démontrant nos préoccupations. Notre devise consiste à travailler à travers le dialogue et l'échange d' opinion » .
Il a ajouté : « j'espère à travers ce forum vous transmettre de la part du peuple iranien un message d'amitié , la coopération et la coexistence pacifique » ..
Et de souligner : « ma vision envers les questions politiques, sociales et économique est celle de modération, une vision que j'ai appris dans l'islam et que j’ai adopté dans ma vie politique : d’où j'ai décidé de participer aux élections présidentielles dans l’espoir de pouvoir appliquer la modération et la frugalité, qui sont des qualités du peuple iranien et constituent le secret de leur succès tout au long de l'histoire, au niveau local, régional et international ».
Le peuple iranien ne demande que le respect de ses droits
Le président Rohani a noté que « grâce à la bonté divine , le peuple iranien a adopté cette voie et il ne demande que le droit exigeant de pouvoir l’appliquer ».
« Le choix des Iraniens a été applaudi tant au niveau régional qu’international. Et on a pu constater les conséquences de ce choix durant les premiers mois qui ont suivi quand le gouvernement de l’espoir ( le nouveau gouvernement iranien ) s'est emparé des rênes du pays » a indiqué le président iranien .
Evoquant les événements et les développements qui ont eu lieu au cours des six dernières années dans l'économie mondiale Rohani a souligné : « ces développements ont prouvé qu’aucun pays ne peut s’isoler et résoudre ses problèmes sans s’occuper des affaires des autres, voire aucun établissement économique ne peut se développement durable sans assumer sa responsabilité sociale envers les autres et aucune puissance ne peut jouir d’une hégémonie permanente ».
Et de conclure : « la mondialisation a prouvé à l’image de la crise économique mondiale que nous sommes embarqués dans un seul navire et qu’il nous faut choisir des capitaines sages sinon nous risquons de chavirer face à un ouragan».