Cette mission dans l’Atlantique était “un message de paix et d’amitié pour les Etats du monde” et, qu’en envoyant des navires de guerre dans les eaux internationales, il s’agissait pour l’Iran de montrer sa “puissance défensive”.
En 2011, l’Iran avait fait part de son intention d’envoyer des navires de guerre dans l’océan Atlantique.
Mieux même : le 27 septembre de cette année-là, le commandant de la marine iranienne, l’amiral Habibollah Sayyari, était allé jusqu’à évoquerune “présence forte non loin des eaux territoriales des Etats-Unis”.
A l’époque, la marine iranienne voulait accroître sa présence dans les eaux territoriales. Quelques mois avant les déclarations de l’amiral Sayyari, une frégate et un navire logistique iraniens avaient reçu l’autorisation de passer par le Canal de Suez pour rejoindre la Méditerranée. Une première depuis la Révolution islamique.
Jusque-là, les bâtiments militaires iraniens naviguaient dans les eaux du golfe arabo-persique et en mer Rouge (notamment ses sous-marins Kilo de conception russe) ainsi que dans l’océan Indien afin de protéger les navires commerciaux contre les attaques éventuelles de pirates somaliens.
Quant à une possible mission non loin des eaux territoriales américaines évoquée par l’amiral Sayyari, il s’agissait d’apporter une réponse à la présence de navires de l’US Navy dans le golfe arabo-persique, alors régulièrement dénoncée par Téhéran.
Depuis, le modéré Hassan Rohani a succédé à Mahmoud Ahmadinejad à la présidence de la République islamique (mais le vrai pouvoir de décision revient, in fine, au Guide suprême, à savoir Ali Khamenei) et un accord intérimaire portant sur le programme nucléaire iranien et négocié avec le groupe 5+1 (membres du Conseil de sécurité + l’Allemagne) est entré en vigueur. Autrement dit, l’heure est à la détente. Et l’on n’avait plus entendu parler d’un éventuel déploiement de la marine iranienne dans l’océan Atlantique (même s’il a été évoqué en décembre, apparemment), jusqu’à ce qu’une annonce officielle soit faite le 21 janvier.
Ainsi, deux de ses navires – la frégate Sabalan et le porte-hélicoptères logistique Kharg – ont appareillé depuis le port de de Bandar-Abbas, situé dans au sud de l’Iran, pour une mission prévue pour durer 3 mois. Il s’agit là d’un déploiement inédit pour la marine iranienne.
A l’occasion du départ de ces bâtiments, l’amiral Moussavi a déclaré que cette mission dans l’Atlantique était “un message de paix et d’amitié pour les Etats du monde” et, qu’en envoyant des navires de guerre dans les eaux internationales, il s’agissait pour l’Iran de montrer sa “puissance défensive”.
De son côté, l’amiral Sayyari a indiqué que la mission des deux navires sera de “sera de protéger les routes commerciales ainsi que d’entrainer le nouveau personnel”. Et en effet, 30 cadets de l’école navale ont embarqué sur l’un des deux bâtiments.
La frégate Sabalan, de la classe Alvand, est de conception ancienne. Commandé dans les années 1960 auprès du Royaume-Uni et mis en service en 1972, ce navire a notamment fait parler de lui au moment de la guerre Iran/Irak, au cours de laquelle il avait été gravement endommagé après avoir été bombardé par un avion A-6 Intruder de l’US Navy, dans le cadre de l’opération Praying Mantis, lancée en représailles d’une attaque contre un bâtiment américain.