Un important chef d’al-Qaïda tué. Dans les combats fratricides au nord de la Syrie, le nombre des tués est de l’ordre de 2.000 au moins, selon l’OSDH
Dans la province de Damas, la trêve gagne de plus en plus de quartiers. Après Zabadané, Maddaya, Barzé, et le règlement de la situation dizaines de miliciens à Beit Saham et Bebella, c’est le tour de la localité de Harasta.
Comme cette dernière est située à l’est, dans la Ghouta orientale, non loin de la ville de Douma laquelle constitue le bastion des miliciens, cette démarche revêt une grande importance. Expliquant les détails du compromis, une source militaire a confié pour le journal al-Akhbar qu’il a été facilité par le mécontentement des habitants de cette région désormais harassé par les exactions commises par les miliciens et qui s’est illustré ces derniers jours par la multiplication des manifestations de protestation.
« La localité sera livrée à l’armée syrienne pour protéger le compromis des éléments armés qui grouillent dans l’entourage et tentent de le torpiller »,
a indiqué cheikh Yassar Hammad, membre de la Commission de réconciliation Nationale.
En revanche, dans la Ghouta occidentale, la ville de Darayya a été le théâtre d’une importante escalade militaire, alors que les miliciens tentent en vain de briser le siège en ouvrant une brèche à travers les quartiers est.
Tués dans une embuscade
Dans le Qalamoune aussi les combats se poursuivent.
Des dizaines de miliciens ont été abattus dans une sixième tentative de leur part pour s’emparer de la localité chrétienne de Saydnaya, et surtout de son couvent des Chérubins à la position stratégique qui surplombe aussi bien les régions libanaises que syriennes.
Le journal libanais al-Akhbar évoque plus de 70 tués.
Selon le correspondant d’al-Alam, même les miliciens qui ont pris la fuite ont été traqués jusque vers la localité de Rankos.
4 saoudiens figurent parmi les cadavres des miliciens, restés sur place que et que leurs camarades n’ont pu évacuer.
Vendredi, la ministre des affaires sociales Mme Kanda Chammate a visité le couvent et la localité en compagnie du préfet du gouvernorat de Damas et a distribué des rations alimentaires.
Couper les voies
A Alep, après avoir sécurisé son aéroport international d’Alep, l’armée syrienne poursuit ses combats dans les quartiers est de la ville d’Alep, occupés par les miliciens. Elle compte couper les voies d’acheminement des armes et des vivres vers les quartiers Hanano, Sakhour et Chaar.
Ces derniers jours, les forces gouvernementales sont parvenues à reprendre le contrôle des dépôts de blé situé dans le quartier Ballate, non loin de la cité industrielle Najjar.
Le 11ème tué
Toujours à Alep, a péri un important dirigeant d’Al-Qaïda, classé onzième sur la liste saoudienne des terroristes .
Il s’agit du saoudien Abdallah Sulaiman Saleh al-Zabbah, surnommé Abou Ali al-Kacimi et qui était l’un des plus important chefs de la milice « Al-Qaïda du jihad ».
Selon le site « Site », qui scrute les activités des groupuscules islamistes extrémistes en consultant les messageries de leurs membres, il a été tué dans un bombardement aérien de l’armée syrienne dans la ville Bab, proche de la frontière avec la Turquie, au nord de la Syrie.
Selon l’agence de presse Reuters, al-Kacimi a participé aux combats au Pakistan et en Afghanistan avant de rejoindre les groupuscules armées en Syrie.
Il occupe la 11ème position de la liste des 47 terroristes recherchés établie par le ministère de l’intérieur saoudien.
Et un mufti de l’ASL
Mercredi, la milice de l’Armée syrienne libre (ASL) avait perdu son mufti, Abou Maaz al-Masri , tué dans un bombardement contre des groupuscules armés à l’ouest de l’aéroport Naïrab ou l’armée syrienne réalise une avancée importante.
Et l’EIIL avance
Concernant les combats fratricides entre les milices de l’insurrection, il semble selon al-Akhbar que c’est l’EIIL qui a remporté la partie dans la province est du gouvernorat. Alors que dans la localité de Manbaj, qu’elle contrôle également, elle a mené une campagne de perquisitions pour enlever des dirigeants des autres milices, en l’occurrence de la Brigade Tawhid ( Freres Musulmans) et incendié leurs maisons ainsi que ses deux sièges.
Tué et trainé
Dans le gouvernorat d’Idleb aussi, il a été question d’un religieux qui a été abattu. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), l’enseignant de coran de la localité de Sarakeb était monté au toit de sa maison, a tiré un coup de feu dans l’air pour déclarer n’avoir rien à voir avec les combats entre l’EIIL et les autres miliciens armés. « Mais des hommes armés lui ont tiré dessus puis ont traîné son cadavre dans les rues », affirme l’OSDH.
Tués pour du butin
À Jabal Zawiyé, il est également question de 4 tués, dans des combats qui ont opposé les miliciens du Front islamique, la coalition de milices parrainée par l’Arabie saoudite à ceux du Front al-Nosra d’al-Qaïda. Après avoir délogé ensemble les miliciens de l’EIIL de cette région, une altercation a éclaté entre eux sur le partage du butin, et des accrochages armés s’en sont suivis.
2000 tués
D’ailleurs, selon l’OSDH, le nombre des tués dans ces combats fratricides durant ces 20 derniers jours est nettement supérieur à celui déclaré, en l’occurrence 1400, « de plus de 500, en raison de la grande discrétion observée de la part des antagonistes ».
« Pas moins de 200 miliciens de l’EIIL et des autres brigades armées ont trouvé la mort dans une même région, l’entourage de l’Unité 111, entre le 10 et 13 du mois de janvier, et personne ne les a évoqués... il en est de même pour des centaines morts dans des accrochages ou des véhicules ou des engins piégés », explique l’OSDH.
A noter que l’armée syrienne s’est emparée d’un dépôt d’armements des miliciens situé dans la localité de Darkouche et tué un nombre indéterminé de miliciens qui s’y trouvaient..
Homs: bientôt le fort
Dans le gouvernorat de Homs, l’armée syrienne se prépare pour reconquérir la citadelle al-Hosn située dans la localité de Tal-Kalekh, non loin de la frontière avec le Liban.
Selon al-Alam, sont retranchés et coincés dans ce fort qui fait l’objet d’un siège depuis près de 8 mois quelques 250 miliciens, de la milice Jound el-Cham, alliés d’EIIL. Le tiers d’entre eux sont libanais et palestiniens de Fateh el-Islam. Leur chef est aussi un libanais, Khaled el-Mahmoud, à l’instar de leur premier chef, Walid al-Boustani qui a fui la prison libanaise de Roumieh, avant d’être liquidé par des groupuscules de l’opposition syrienne armée pour des divergences internes.