Décapitation, lapidation et ultimatum de repentir à Raqqa. Des barrages tenus par l’armée et l’ASL à Barzé. Le sportif libanais qui s’est fait exploser en Syrie. Le milicien à la cuillère pour "déjeuner avec le prophète"!
L’armée syrienne a abattu pas moins de 120 miliciens dans une embuscade dressée contre eux dans le quartier al-Qadam, au sud de la capitale.
Selon la chaine iranienne arabophone al-Alam, citant des sources de l’armée syrienne, les miliciens se préparaient pour couper l’autoroute internationale Damas-Deraa. Équipés de véhicules piégés, ils ont été pris de court par les forces gouvernementales et ont essuyé de lourdes pertes. Des affrontements violents s’en sont suivis lorsqu’ils ont tenté d’évacuer les cadavres des tués et les blessés.
Ont participé à la bataille des miliciens du Front Islamique (coalition de milices islamistes pro saoudiennes) et du Front al-Nosra affilié à Al-Qaïda.
Dimanche, l’AFP, citant l’OSDH avait fait état de « combats intenses entre les rebelles et les forces du régime à Jobar (dans l'est de Damas) et dans le secteur de Port-Saïd à Qadam (dans le sud de la capitale)".
Trêve à Qaboune
Au nord-est de Damas, le quartier Qaboune, qui a longtemps été un bastion des milices armées est sur le point de rejoindre la trêve. Des contacts ont lieu entre les miliciens et l’armée syrienne pour arranger leur capitulation et la livraison de leurs armements. Les forces gouvernementales qui vont l’investir totalement sont pour le moment en train de désamorcer les mines et les engins explosifs qui y ont été déposés.
Sur la toile a été posté un reportage de la télévision syrienne privée « Houna Souriyya » (ici la Syrie) dont les images illustrent le retour des habitants au quartier de Barzé, dont les miliciens ont conclu une trêve avec les autorités syriennes. Depuis, les barrages semblent être tenus conjointement par les militaires gouvernementaux et les miliciens de l’ASL en même temps.
Alep : conflit de pouvoir et de territoires
Dans la gouvernorat d'Alep, les combats fratricides entre la milice d’Al-Qaïda de l’Etat Islamique en Irak et au Levant et les autres milices de l’opposition armée font rage. Sur fond d'un féroce conflit de pouvoir pour s'emparer des différentes régions.
Ce lundi, les Jaïch al-Moujahidines (Armée des Moudjahidines) et le Front Islamique (FI) ont déclenché une offensive contre l’EIIL dans des villages de la province nord d’Alep, en l’occurrence Hiritane, Asia, Kafar-Hamra, pour les lui reprendre. La bataille a été baptisée Nahrawane (du nom de celle menée contre la secte des Kharijites par l’Imam Ali).
Selon l’agence de l’ASL, Syria Newsdesk, 8 miliciens "jihadistes" de l’EIIL ont été tués au début des hostilités à Hiritane, où la centrale électrique a été prise par les milices de l'opposition, alors que d’autres se sont rendus à Kafar-Hamra.
Pour sa part, l’AFP avait dimanche rendu compte de 26 combattants tués dans des batailles entre jihadistes, notamment de l'Etat islamiste en Irak et au Levant (EIIL) et du Front al-Nosra, et Kurdes près de la ville à majorité kurde de Ras al-Ain, dans le nord de la Syrie, selon l'OSDH.
De nouveau les armes non létales
Par ailleurs, les autorités américaines ont annoncé ce lundi la reprise de "la livraison des aides non-létales et humanitaires à l’opposition".
Selon l’Associated Press, citant des responsables américains ayant requis l’anonymat, des mesures seront prises pour que ces aides ne tombent que dans les mains de milices jihadistes. Auparavant, les opposants avaient annoncé que les groupes liés à al-Qaïda avaient confisqué les aides américaines à la frontières turco-syrienne.
Raqqa : décapitation et lapidation
A Raqqa, l’EIIL y impose son diktat sanguinaire. Deux civils ont été décapités à l’épée au motif qu’ils ont insulté la personne du prophète. la sentence a été exécutée en public et en présence d’enfants, selon le site «Koullouna Souriyya» (Nous sommes tous la Syrie).
Deux jeunes filles ont aussi été fouettées pour avoir refusé de porter le niqab, rapporte une agence syrienne proche de l’ASL, Syria Newsdesk sur son site. Interrogées par l’agence, elles ont révélé avoir été arrêtées puis torturées par des femmes dans le bâtiment de l’ancienne préfecture de Raqqa.
L’agence ajoute qu’un homme a aussi été enlevé pour la simple raison que sa femme ne portait pas le niqab, quoiqu’elle fût voilée. Et son sort demeure toujours inconnu.
Ultimatum aux miliciens
Toujours à Raqqa, l’EIIL a promulgué un ultimatum à l’adresse des autres miliciens, les appelant au repentir dans un délai fixé jusqu’au 29 janvier 2014.
Baptisé le « foramen divin », le texte signé du « gouverneur de la wilaya de Raqqa », sans être identifié demande aux miliciens de se repentir à Dieu pour avoir combattu l’EIIL sans aucun motif, de livrer leurs armes et de ne plus rejoindre aucune faction. Les milices signalées nommément dans le texte sont les Ahrar al-Cham (Libres du Levant), la Brigades des rebelles de Raqqa et le front al-Nosra. Le texte indique que ces insurgés peuvent en échange de leur capitulation recevoir de la part des chefs des tribus qui ont prêté allégeance à l’EIIL des « attestations de sécurisation » qui leur épargne d’être tués ou persécutés.
Bab : nouvelle appellation
Dans la province d’Alep, l’EIIL a changé le nom de la localité Bab qu’elle a occupée depuis ses combats contre les autres milices, pour la baptiser Al-Madina al-Mounawwara (la Médine lumineuse, en allusion à la ville du prophète Mohammad dans le Hedjaz).
Selon la milice d’Al-Qaïda, ce nom lui a été choisi parce que ses habitants à l’instar de ceux de la Medine, ont accueilli les Mouhajirines ( Immigrés) , en allusion aux miliciens étrangers qui combattent dans les rangs de l’EIIL.
Le sportif suicidaire libanais
Les sites internet ont publié les photographies et l’identité du footballeur libanais qui a effectué un attentat-suicide dans la province d’Alep, le 25 janvier dernier.
Ahmad Diyab, défenseur dans l’équipe libanaise de football la Fraternité d’Aley se faisait appeler Abou Baker le sportif (Abou Baker étant le nom du premier calife rachidite qui a pris le pouvoir après le décès du prophète).
Originaire de la ville libanaise de Tripoli, il a rejoint le rang de la milice d’Al-Qaïda, le front al-Nosra et s’est rendu en Syrie où il s’est fait exploser contre un barrage de l’armée syrienne. Samedi, ses camarades ont fêté sa mort et distribué des friandises à Tripoli.
C’est confirmé
La mort du numéro deux de l’EIIL en Syrie, Haji Bakr ou Abou Bakr l’Irakien a été confirmée dans un communiqué de la milice de l’ASL, étayé par une photographie de son cadavre.
Le texte présente des détails sur la biographie de cet homme, qui succède de par son importance dans la milice à Abou Baker al-Baghdadi. De son vrai nom Samir Eid Mohammad, il a été pendant 20 ans un officier de l’armée irakienne du temps de Saddam Hussein.
Le milicien à la cuillère
Vraie ou fausse : une photographie d’un milici
en a fait le tour des réseaux sociaux pour confirmer les histoires racontées par des militaires syriens.
Selon ces derniers, on retrouve dans la poche de la plupart des miliciens takfiris tués une cuillère dans la poche. Selon le site d’information al-Khabar-Press, ceci pourrait être dû au fait que ces miliciens croient après avoir effectué leurs attentats qu’ils vont déjeuner avec le prophète Mohammad.