25-11-2024 09:03 AM Jerusalem Timing

L’EIIL et Al-Nosra déclarent la guerre au Liban

L’EIIL et Al-Nosra déclarent la guerre au Liban

Un groupe de dignitaires religieux salafistes a réclamé dimanche la libération de cheikh Omar al-Atrache, arrêté il y a quelques jours et accusé d’avoir introduit des voitures piégées au Liban.

Al-Qaïda est présente au Liban. Les services de sécurité le savaient depuis plus d'un an, de même que la classe politique, même si une partie continue de le nier obstinément.

Mais cette fois-ci, les deux principaux groupes de cette organisation terroristes l'ont officiellement annoncé. Un chef de l'Etat islamique en Irak et au Liban (EIIL ou Daech) a proclamé le "jihad" contre "l'armée de la croix" (l'Armée libanaise) et contre les chiites.

Abou Sayaf al-Ansari, qui s'est présenté comme un islamiste de Tripoli, a annoncé dans une vidéo diffusée sur Youtube, qu'il fait allégeance "à l'émir des croyants" à Abou Bakr el-Baghdadi, chef suprême de l'EIIL. "Nous avons décidé d'aider nos frères sunnites en Irak et à Damas dans leur guerre, depuis Tripoli, au Liban", lance Abou Sayaf el-Ansari dans l'enregistrement. "Nous avons proposé à l'EIIL de créer des cellules pour poursuivre le jihad qui terrorise les Etats-Unis et le parti du diable (Hezbollah, ndlr)", ajoute-t-il.
Dans l'enregistrement, Abou Sayaf al-Ansari exhorte les sunnites "membres de 'l'armée du Salib' (la croix) à ne pas être les alliés des infidèles". Il demande également aux cheikhs et aux ulémas libanais de soutenir son groupe. "Ne nous trahissez pas, nous sommes là pour secourir la Ouma", dit-il.

Le 4 janvier dernier, l'EIIL avait revendiqué l'attentat à la voiture piégée à Haret Hreik dans la banlieue-sud, commis par un Libanais de Wadi Khaled, Qouteiba al-Satem.

Quelques heures plus tôt, le "Front al-Nosra au Liban", considéré comme une branche d'al-Nosra syrien lié à Al-Qaïda, avait annoncé sur son compte Twitter que "le parti de l'Iran (en référence au Hezbollah), ses sièges et ses bases militaires et de sécurité sont une cible légitime pour nous, où qu'ils soient". Le groupe terroriste a appelé les civils à ne pas s'approcher ou s'installer dans des régions liées au Hezbollah ou proches de ses sièges et d'éviter les rassemblements du parti". "Sunnites du Liban, soyez un appui à vos frères jihadistes qui luttent contre le parti de l'Iran et ses agents", conclut le communiqué.

Le 21 janvier, Al-Nosra au Liban avait revendiqué l'attentat suicide à la voiture piégée perpétré le même jour à Haret Hreik. Le "Front al-Nosra au Liban" avait déjà revendiqué l'attentat à la voiture piégée qui avait tué trois personnes le 16 janvier à Hermel dans la Békaa. Les victimes de tous ces attentats sont des civils.

Les cheikhs sunnites radicaux ont très vite répondu à l'appel Abou Sayaf al-Ansari de prendre pour cible l'Armée libanaise. Un groupe de dignitaires religieux salafistes a appelé, dimanche, lors d'un sit-in devant le ministère de la Défense à Baabda, à la libération de cheikh Omar al-Atrache, arrêté il y a quelques jours et accusé d'avoir introduit des voitures piégées au Liban. "Nous sommes surpris de voir que l'arrestation devient une élimination physique de dignitaires religieux", ont affirmé les ulémas qui ont demandé si "l’armée agit en tant qu’armée ou en tant que gang?" "Si l'injustice se poursuit, tout le monde le regrettera", a menacé la délégation.

Selon des sources de sécurité citées par de nombreux médias, Omar al-Atrache a avoué avoir traité avec des groupes terroristes et aidé à faire entrer des voitures piégées au Liban. Le quotidien Al Akhbar a rapporté, vendredi, qu’Omar al-Atrache "est accusé d'assurer un abri à des suspects qui ont des relations avec les Brigades Abdallah Azzam, le Front al-Nosra et l'EIIL, en plus de son rôle logistique pour trouver et transporter les voitures au groupe qui a perpétré les attentats de Bir al-Abed et Roueiss".

Le député du Hezbollah, Ali Fayyad, a affirmé, dimanche, que le terrorisme takfiriste qui a visé la banlieue sud a explicitement annoncé son intention de poursuivre ses agressions.
"Ce terrorisme takfiriste a, en plus, proclamé son hostilité à l'égard de l'Armée libanaise sur la base de principes confessionnels, religieux et fondamentalistes. Le danger de tels groupes n'est pas limité à une seule région mais menace la patrie toute entière". "Il faut que tous les Libanais assument la responsabilité d'affronter ce genre du terrorisme; mais malheureusement, certaines parties politiques assurent la couverture à ces groupes et misent sur leur rôle dans l'affaiblissement du Hezbollah", a conclu M. Fayad.

Médiarama