26-11-2024 06:39 PM Jerusalem Timing

Syrie: la coalition rejette la "déclaration de principes" présentée par Damas

Syrie: la coalition rejette la

Ligne rouge pour les deux délegations syrienne: la transition du pouvoir

Les émissaires des deux delegations syriennes – coalition et officielle- , réunis dans le cadre de la conférence de paix Genève 2, sont arrivés lundi à un blocage en tentant de discuter de la question explosive du transfert de pouvoir et aussi de l’arrêt immédiat de tout soutien aux terroristes islamistes .

La délégation officielle syrienne à Genève a présenté un communiqué politique insistant sur la souveraineté de la Syrie mais la délégation de la coalition syrienne l'a refusé a rapporté la chaine satellitaire iranienne alAlam.

Le communiqué insiste sur le rejet de toute forme de fanatisme, d'extrémisme et de takfirisme et appelle les pays à cesser de fournir l'arme, l'entrainement ou le refuge et d'inciter à des actes terrorismes.

Le communiqué insiste sur le refus de toute forme d'ingérence ou de diktat, pour que les Syriens puissent décider de l'avenir de leur pays via les voies diplomatiques.

Selon le communiqué, la Syrie est un Etat démocratique fondée sur la souveraineté de la loi, l'indépendance de la justice, la protection de l'unité nationale et la diversité culturelle.

La délégation officielle à la conférence de Genève affirme que le communiqué présenté par les établissements de l'Etat a coûté les gens de l'argent et des efforts pour qu'il soit préservé.

"Aucune syrien honnête fier de sa citoyenneté et qui aime son pays ne peut refuser le communiqué présenté aujourd'hui par la délégation officielle", a assuré ladite délégation.

Des sources proches de la délégation syrienne à Genève ont affirmé que la délégation syrienne est toujours ouverte sur la discussion de tous les points, précisant qu'elle a avancé ce communiqué, accepté par chaque citoyen syrien, pour parvenir à une plate-forme commune.

Du côté de la coalition, on estime que le document énonçant les principes fondamentaux des négociations de Genève, va à l'encontre des objectifs de la conférence de paix.

C’est du moins ce qu’a déclaré le porte-parole de la délégation de la coalition syrienne Hadi al-Bahra, cité par le site d’informations libanais alneshra.

Cette déclaration "ne s'inscrit pas dans le cadre de la conférence dont le but principal est de créer un gouvernement de transition", a indiqué M. al-Bahra.


Ligne rouge

"Les discussions n'ont pas été constructives aujourd'hui en raison de l'attitude du régime qui a voulu dévier des discussions qui devaient porter sur l'application de Genève 1", le texte rédigé en juin 2012 par les grandes puissances, a déclaré Rima Fleyhane, membre de la délégation de la coalition.

"La délégation du régime a voulu changer le sujet de discussion en parlant de terrorisme", a-t-elle ajouté.

Une source proche de la délégation officielle syrienne a confirmé le blocage en expliquant que "l'opposition avait rejeté la feuille de travail présentée par Damas et avait demandé qu'on parle uniquement de l'organe gouvernemental de transition".

Le médiateur de l'ONU, Lakhdar "Brahimi, a alors levé la séance", selon cette source.

Toutefois, Brahimi ne baisse pas les bras..

"Demain (mardi), nous remettrons sur la table la déclaration de Genève elle-même", a ajouté Lakhdar Brahimi.

Ce blocage n'est pas surprenant tant la question du transfert de pouvoir est une "ligne rouge" pour les deux délégations.


Impasse

Depuis samedi les deux délégations se parlaient par médiateur interposé, mais les questions politiques de fond avaient été évitées, les discussions se focalisant sur des "mesures humanitaires de confiance", avec la situation des populations assiégés dans la vieille ville de Homs et le sort des prisonniers et des disparus. La première rencontre avec un ordre du jour strictement politique après les réunions de samedi et dimanche a eu lieu lundi matin et a donc abouti à une impasse.

Des experts politiques et en droit international qui ont participé à la rédaction de la décision de Genève 1 devaient en expliquer le contenu aux deux délégations, selon un membre de la délégation de l'opposition.

Lundi matin, le quotidien gouvernemental syrien Techrine avait répété le credo du régime : "La délégation gouvernementale à Genève 2 n'est pas partie à la Conférence pour remettre le pouvoir à ceux qui ont comploté contre le peuple pendant les trois dernières années".

Le quotidien al-Watan, proche du pouvoir à Damas, titrait pour sa part sur "l'effondrement des négociations désormais possible".

Seul point positif de cette troisième journée de négociations difficiles : Les délégations ont néanmoins affirmé qu'elles ne quitteraient pas Genève.