Zarif a tenu ces propos devant un dirigeant palestinien du Fatah, Jibril Rajjoub, en visite à Téhéran pour la première fois depuis 20ans
L’Iran ne permettra jamais que les crimes commis par les sionistes contre le peuple palestinien soient oubliés, a affirmé le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif devant son hôte palestinien, le membre du Comité centrale du Fatah Jibril Rajjoub en visite à Téhéran.
Cette visite d’un responsable du Fatah est la première du genre depuis 20 ans. Selon l’AFP, aucun dirigeant du Fatah ni de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) n'a visité l'Iran depuis la conclusion des accords d'Oslo avec Israël en 1993. Excepté la visite du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour participer au sommet des pays non-alignés en août 2012.
Selon la télévision iranienne arabophone al-Alam, Zarif a également accusé les israéliens d’exploiter la question du programme nucléaire iranien pour détourner l'attention de la communauté internationale de l'occupation en Palestine et des crimes qu’il commet.
« L’Iran a voulu mener des pourparlers nucléaire et réaliser l’accord nucléaire pour justement ôter ce motif et ce prétexte des mains des sionistes », a-t-il ajouté. Et de poursuivre : « Nous ne leur permettrons plus de recourir à cette politique sournoise pour détourner l’attention du monde des crimes qu’ils ont commis contre le peuple palestinien et du danger qu’ils représentent pour la région et le monde entier ».
Assurant que seul le peuple palestinien peut décider de son avenir et de son Etat, via les urnes, Zarif a regretté que d’aucuns dans le monde, au lieu de faire pression sur les sionistes, les exercent sur les Palestiniens pour leur imposer certaines choses : « nous nous opposons à toute ingérence dans l’autodétermination du peuple palestinien», a-t-il garanti.
Le ministre iranien a renouvelé la disposition de son pays à soutenir le peuple palestinien de toutes ses forces pour consolider son unité et renforcer sa résistance face aux politiques inhumaines et hostiles aux Droits de l’homme. Zarif a également rejeté la poursuite de la construction des colonies et les tentatives de changer l’identité de Jérusalem occupée dans les instances internationales.
Pour sa part, Rajjoub, a affirmé que le Fatah, le mouvement du président Abbas, "ne stoppera pas la résistance avant l'établissement d'un gouvernement palestinien indépendant" à Jérusalem-Est, occupé et annexé par Israël.
Etant détenu dans les prisons israéliennes lors de la victoire de la révolution islamique en Iran en 1979, Rajjoub a raconté l’éclatement de joie que ceci avait alors soulevé parmi les prisonniers surtout lorsque Téhéran a décidé de transformer l’ambassade d’Israël en ambassade de la Palestine.
Rajjoub a tenu à féliciter l’Iran pour la conclusion de l’accord nucléaire 5+1 , et salué son rôle comme acteur essentiel dans le processus des développements régionaux et internationaux, tout en espérant davantage de présence et d’impact pour régler les contentieux régionaux et internationaux.
Sur la crise syrienne, il a rappelé que la position de l’Autorité palestinienne a toujours insisté sur la nécessité de la régler via la solution politique et le dialogue, par le peuple syrien, sans aucune immixtion de personne.