Les forces bahreino-saoudiennes ont placé des bombes sonores près de la tribune de l’orateur de la prière de vendredi.
Les forces de l’ordre bahreïnies, appuyés par des soldats saoudiens, ont pris d’assaut la mosquée de l’Imam Sadeq (s), à Manama.
Les soldats en question ont cassé la porte de la mosquée et jeté plusieurs copies du Saint Coran.
Ils ont même laissé plusieurs bombes sonores à côté de la tribune de l’orateur de la prière de vendredi, Cheikh Issa Kassem.
En réaction, le principal parti d’opposition, Al-Wefaq, a appelé tous les fidèles de par le pays à participer en masse à la prière de ce vendredi et à réaffirmer que nous ne sommes pas prêts à renoncer à nos revendications justes (à savoir des réformes politiques et la libération de tous les détenus politiques).
Des chefs de l'opposition plaident non coupables
Des chefs de l'opposition bahreïnie accusés d'avoir tenté de renverser la monarchie ont plaidé non coupables jeudi lors de la deuxième audience de leur procès devant un tribunal d'exception, a rapporté l'agence officielle BNA.
Les accusés sont notamment poursuivis pour avoir "formé et dirigé un groupe terroriste visant à changer la Constitution et le régime monarchique" et
"d'avoir été en contact avec un groupe terroriste à l'étranger", selon l'acte d'accusation.
Selon Nabil Rajab, chef du Centre de Bahreïn pour les droits de l'Homme, ils risquent la peine de mort au regard des charges retenues contre eux.
Parmi les accusés figure Ibrahim Chérif, chef du groupe Waed, une formation de la gauche laïque.
Le groupe comprend aussi Hassan Mashaima, le chef du mouvement de l'opposition Haq, Abdelwahab Hussein, chef du mouvement islamique Wafa, et le militant des droits de l'Homme Abdelhadi al-Khawaja.
Amnesty International a qualifié d'"injuste" le procès de ces figures de l'opposition et demandé que des observateurs internationaux soient autorisés à assister à la prochaine audience du procès lundi.
Bahreïn devrait relâcher ces personnes "immédiatement et de façon inconditionnelle si elles sont seulement détenues parce qu'elles ont critiqué les autorités", a indiqué Amnesty dans un communiqué.
L'ONG a également demandé une enquête indépendante sur des affirmations de torture et de mauvais traitements.
Les prévenus font partie d'un groupe de 21 accusés, dont sept sont jugés par contumace.
Par ailleurs, un tribunal d'exception a condamné un, Mohammad Youssef Kazem, à 15 ans de prison, sous prétexte d’avoir tenté de tuer plusieurs policiers, d'après l'agence BNA.
Des organisations de défense des droits de l'Homme s'étaient élevées contre la condamnation à mort le 28 avril de quatre manifestants accusés d'avoir
tué deux policiers lors des manifestations antigouvernementales.
Sur un autre plan, les autorités ont libéré sous caution 24 médecins et infirmières de l'hôpital Salmaniya à Manama "pour des considérations humanitaires", en attendant leur procès, a annoncé l'agence BNA.
Les autorités avaient décidé de déférer devant un tribunal militaire 47 médecins et infirmières de cet hôpital, accusés d'avoir aidé le mouvement de contestation.
La vague de protestation populaire et sa répression ont fait entre la mi-février et la mi-mars 24 morts, selon Manama et 37 selon l’opposition. Quatre manifestants sont décédés sous la torture en détention.