Le système automatisé de navigation et de transmission d’informations permettra aux forces de maintien de la paix des trois armées nationales de recevoir des informations sur troupes étrangères..
Les unités russes de maintien de la paix vont recevoir un "paquetage du soldat du futur" spécialement adapté au travail conjoint avec les troupes de l'Otan : des équipements high-tech Ratnik dotés de moyens de transmissions et de navigation, qui seront modifiés spécialement pour les militaires russes - d'après le ministère de l'Industrie et du Commerce. Les soldats russes pourront ainsi échanger des informations avec d'autres forces armées et éviter les "tirs amis" des casques bleus d'autres pays, écrit jeudi le quotidien Izvestia.
Les moyens de transmission seront compatibles avec la norme de l'Otan STANAG 4677.
Les experts soulignent que leur compatibilité est une étape nécessaire pour passer aux "guerres connectées" du futur.
Le réseau, construit selon un principe hiérarchique (compagnie-section-groupe-soldat) prévoit la communication d'un ordre à chaque soldat. Le personnel recevra des téléphones portables, des ordinateurs portables et des tablettes. Les véhicules blindés et de combat d'infanterie seront également dotés de moyens de transmission. Un écran d'information sera installé au QG pour permettre de suivre la situation et avoir un contrôle complet des événements.
Tous les acteurs du réseau seront visibles en temps réel sur une carte numérique des lieux – avec une couleur différente pour chaque pays - et pourront laisser des notes sur les événements en cours dans la zone patrouillée. Une carte multicouche permettra de combiner trois types de représentation des lieux : photo satellite, schéma et représentation 3D avec les bâtiments.
Le paquetage Ratnik classique devrait arriver dans les forces armées dès cette année. Les exemplaires d'essai du "paquetage Otan" sont prévus pour 2016. Le ministère de l'Industrie et du Commerce compte dépenser 150 millions de roubles à cet effet, soit environ 3,4 millions d'euros. Le système automatisé de navigation et de transmission d'informations permettra aux forces de maintien de la paix des trois armées nationales – terre, mer, air - de recevoir des informations sur la disposition et les actions des troupes étrangères et de transmettre des informations sur l'état de leurs propres forces.
"C’est une adaptation purement technique aux normes de l'Otan et cela ne concernera pas le plus important : le cryptage de données", explique Viktor Mourakhovski, expert militaire et colonel à la retraite.
Et d’ajouter : "Aucune partie ne dévoilera ces normes mais il sera possible d'utiliser la cryptographie asymétrique, ou à clé publique. Cette méthode est largement répandue sur internet".
L'expert explique que des moyens de transmission compatibles avaient déjà été utilisés au cours des opérations de maintien de la paix de l'Otan et de l'URSS.
Alexandre Konovalov, politologue et expert en sécurité, pense qu'il est nécessaire de développer la coopération car la participation aux opérations de maintien de la paix est l'un des indicateur de l'état opérationnel de l'armée.
"Les menaces sont transfrontalières aujourd'hui – aucun pays n'arriverait à régler de tels problèmes seul. Il faut développer et construire des systèmes de ce genre. Au cours de l'opération à Bagdad, la première opération réseaucentrique, les Américains n'ont pratiquement eu aucune perte", a déclaré Alexandre Konovalov.
Le ministère russe de la Défense n'a fait aucun commentaire à ce sujet.