Riyad conclut un cessez-le-feu entre organisations terroristes en Syrie. Dernier jour des pourparlers à Genève.
La délégation de l'opposition syrienne participant aux négociations de Genève a rejeté jeudi le projet de déclaration proposé par Damas et invitant les Etats voisins de la Syrie à mettre un terme au financement des groupes terroristes et des extrémistes dans ce pays, a annoncé à RIA Novosti une source au sein de la délégation officielle syrienne.
Le projet de déclaration, dont RIA Novosti a obtenu copie, appelle les Etats voisins à mieux contrôler leurs frontières afin de réprimer le trafic d'armes et les déplacements des terroristes.
Selon des médias arabes, le document proposé par Damas est fondé sur les résolutions 1267 et 1373 du Conseil de sécurité de l'ONU qui appellent la communauté internationale à prendre des mesures visant à combattre le terrorisme et à contrôler les frontières.
Le projet de déclaration souligne également la souveraineté et l'indépendance de la Syrie et dénonce toute ingérence dans les affaires intérieures du pays, qu'elle soit directe ou indirecte.
Les négociations entre les délégations du gouvernement syrien et de l'opposition se déroulent à l'Office des Nations unies à Genève.
La formation d'un gouvernement de transition est la condition sine qua non de toute discussion ultérieure entre l'opposition syrienne et la délégation gouvernementale, a annoncé jeudi Louay Safi, porte-parole de la Coalition nationale des forces de l'opposition à la conférence Genève-2.
"On nous dit que nous devons d'abord discuter du communiqué de Genève [du 30 juin 2012], la formation d'un gouvernement de transition ne venant qu'après. C'est incorrect. C'est mettre la charrue avant les bœufs", a indiqué l'homme politique syrien.
M.Safi a en outre expliqué les raisons du rejet du communiqué sur la lutte contre le terrorisme avancé jeudi par les représentants de Damas.
"Le régime [du président syrien Bachar el-Assad] a proposé un communiqué unilatéral sur la lutte contre le terrorisme mettant dans un même sac les groupes terroristes et des citoyens syriens ordinaires luttant pour la paix et la vérité en Syrie", selon ses propres termes.
Or, pour Damas ce texte vise les miliciens armés et non pas l'opposition civile.
Dernier jour des pourparlers: Brahimi doit fixer une nouvelle date
Notons que le premier round de pourparlers à Genève devrait se terminer vendredi, sans qu'il y ait de réelle avancée ni sur la question de transition politique, ni sur le dossier humanitaire.
Le médiateur Lakhdar Brahimi, pour qui ce premier face à face entre frères ennemis syriens est un succès en soi, a annoncé que la dernière réunion vendredi visera à tirer des "leçons" et à chercher une meilleure organisation pour le prochain round.
Celui-ci devrait se tenir aux alentours du 10 février à Genève. La date sera confirmée vendredi.
Jarba à Moscou
Cependant, entre les deux rounds, le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Ahmad Jarba, se rendra à Moscou le 4e février pour sa première visite officielle à cet allié du pouvoir syrien, a annoncé l'opposition, précisant que c'était en réponse à une invitation russe.
"Nous sommes en contact avec les Russes (...) Je pense que la relation avec les Russes doit évoluer d'une façon positive", avait affirmé mercredi M. Jarba depuis Genève à la télévision Al AAn, basée à Dubaï.
Riyad conclut un cessez-le-feu entre organisations terroristes
Entre-temps, l’Arabie saoudite est parvenue à négocier un cessez-le-feu entre les quatre principaux groupes armés de la rébellion armée en Syrie: l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), le Front al-Nosra, le Front Islamique et l’Armée des Moudjahidines.
Les combats entre factions rivales ont fait au moins 1 500 morts en un mois.
En réaction, le ministère syrien des Affaires étrangères a saisi le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Dans sa lettre, il dénonce l’appui apporté par l’Arabie saoudite à des organisations considérées comme terroristes par le Conseil (l’EIIL et le Front Nosra) en violation de la résolution 1373 (2001).
En outre, il demande l’inscription des deux nouveaux groupes (le Front Islamique et l’Armée des Moudjahidines) sur la liste des organisations terroristes.
Enfin, il conclut en soulignant le danger que représente pour la paix internationale le développement de ces groupes en Syrie.