Ils sont accusés d’avoir tenté de renverser la monarchie .
Des chefs de l'opposition bahreïnie accusés d'avoir tenté de renverser la monarchie ont plaidé non coupables jeudi lors de la deuxième audience de leur procès devant un tribunal d'exception, a rapporté l'agence officielle BNA.
Les accusés sont notamment poursuivis pour avoir "formé et dirigé un groupe terroriste visant à changer la Constitution et le régime monarchique" et "d'avoir été en contact avec un groupe terroriste à l'étranger", selon l'acte d'accusation.
Selon Nabil Rajab, chef du Centre de Bahreïn pour les droits de l'Homme, ils risquent la peine de mort au regard des charges retenues contre eux.
Parmi les accusés figure Ibrahim Chérif, chef sunnite du groupe Waed, une formation de la gauche laïque, qui avait joué un rôle de premier plan dans le mouvement de protestation réprimé à la mi-mars par les autorités, selon l'agence.
Le groupe comprend aussi Hassan Mashaima, le chef du mouvement de l'opposition chiite Haq, Abdelwahab Hussein, chef du mouvement islamique chiite Wafa, et le militant chiite des droits de l'Homme Abdelhadi al-Khawaja.
Dans un communiqué publié mercredi, Amnesty International a appelé les autorités à garantir "un procès équitable" à ces opposants, soulignant qu'ils n'ont pas accès à leurs familles.
D'après Amnesty International, au moins deux des accusés, MM. Khawaja et Chérif, ont été torturés.
Les prévenus font partie d'un groupe de 21 accusés, dont sept sont jugés par contumace.
La prochaine audience a été fixée au 16 mai.
Par ailleurs, un tribunal d'exception a condamné un chiite, Mohammad Youssef Kazem, à 15 ans de prison pour avoir tenté de tuer plusieurs policiers et provoqué l'amputation de trois doigts de l'un d'eux, d'après l'agence BNA.
Des organisations de défense des droits de l'Homme s'étaient élevées contre la condamnation à mort le 28 avril de quatre chiites reconnus coupables d'avoir tué deux policiers lors des manifestations antigouvernementales.
Sur un autre plan, les autorités ont libéré sous caution 24 médecins et infirmières de l'hôpital Salmaniya à Manama "pour des considérations humanitaires", en attendant leur procès, a annoncé l'agence BNA.
Les autorités avaient décidé de déférer devant un tribunal militaire 47 médecins et infirmières de cet hôpital, accusés d'avoir aidé le mouvement de contestation chiite.
La vague de contestation populaire et sa répression ont fait entre la mi-février et la mi-mars 24 morts, selon Manama. Quatre manifestants sont décédés depuis en détention.
Les autorités de Bahreïn ont annoncé dimanche la levée le 1er juin de l'état d'urgence, mis en place le 15 mars .
Selon Amnesty International, l'imposition de l'état d'urgence a servi à des arrestations sans mandat judiciaire, à la détention au secret de protestataires et de militants politiques, et au jugement de civils par des tribunaux militaires.