Le chef du CPL cherche à atteindre trois objectifs.
Le chef du Bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun, est en train de mener sa propre bataille présidentielle et cherche à atteindre trois objectifs: mobiliser la base aouniste autour de Gébrane Bassil, quitte à ce que ses adversaires du 14-Mars exploitent son attachement à son gendre pour ternir son image; prouver sa capacité à engranger des acquis pour les chrétiens au sein du pouvoir, et faire en sorte à ne pas servir de combustibles au conflit entre les sunnites et les chiites; montrer qu’il est capable de concrétiser les ambitions de ceux qu’il représente.
Des milieux informés liés au Courant patriotique (CPL) ainsi que le nouveau cercle politique dont fait partie M. Bassil depuis des mois, n’arrivaient pas à croire, jusqu’à récemment, qu’il n’existe aucun package régional, englobant le dossier gouvernemental, l’échéance présidentielle et la loi électorale, tel que confirmé par le Hezbollah et que ce dernier approuve avec enthousiasme le retour des haririens au pouvoir, sans exiger en contrepartie aucune garantie.
Ces mêmes milieux se demandent aujourd’hui comment le Hezbollah accepte-il que le ministère des Finances soit confié au Courant du futur, alors que le gouvernement de Najib Mikati a démissionné en raison du refus du parti de proroger le mandat du général Achraf Rifi?
Pourquoi le Hezbollah ne cherche plus à savoir à qui seront attribués les portefeuilles de l’Energie et des Télécoms?
Les sources sont désormais convaincues qu’il n’existe pas un accord global.
Voilà pourquoi, tôt ou tard, un gouvernement consensuel sera formé avec la participation de Michel Aoun, une fois que le Premier ministre désigné répondra à deux des trois conditions posées par les aounistes, en octroyant au CPL un portefeuille régalien et un autre ministère important.
Michel Aoun réalise qu’il existe une décision internationale décisive en faveur de la mise en place d’un gouvernement consensuel. Il sait aussi que le Hezbollah ne compromettra pas son alliance avec Rabié.
Il sait aussi que le président de la République et le Premier ministre désigné ne s’opposeront pas, en fin de compte, à l’insistance de Saad Hariri sur la formation d’un gouvernement.
Al Akhbar + Mediarama