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Les sans domicile ont augmenté de 50% en France depuis 2001

Les sans domicile ont augmenté de 50% en France depuis 2001

Selon la Fondation Abbé Pierre, 3,5 millions de personnes sont mal logées en France en 2014.

Les sans domicile ont augmenté de 50% en France depuis 2001Le nombre de personnes vivant dans la rue a augmenté de 50% entre 2001 et 2013, a déclaré vendredi Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre, qui publie son rapport sur le mal-logement en France.

Selon cette étude annuelle de la Fondation Abbé Pierre, dont l'appel à lutter contre le phénomène des sans domicile fixe (SDF) a été lancé il y 60 ans, 3,5 millions de personnes sont mal logées en France en 2014, un chiffre en légère baisse par rapport à 2013.

Cette situation résulte de la précarisation des emplois et de l'augmentation du chômage conjugués au manque et au prix des logements, a-t-il souligné.

 "On a un double processus qui crée des tensions extrêmes pour un nombre croissant de personnes, des personnes qui sont à la rue, qui augmentent de 50% entre 2001 et 2013 selon l'Insee, des personnes qui ne peuvent pas se loger dans les conditions actuelles du marché", a-t-il déclaré sur France Info.

 Plus de 141.000 vivent dans la rue, selon l'étude. Elles font partie des 694.000 personnes sans domicile personnel, c'est-à-dire vivant parfois dans des habitations de fortune ou contraintes de loger chez un tiers.

S'ajoutent près de 2,8 millions de personnes vivant dans des conditions très difficiles, qui font face à une privation de confort ou à un surpeuplement de leur foyer.

Au total, 3,5 millions de personnes sont mal logées en 2014. Elles étaient plus de 3,6 millions en janvier 2013.

"Vous avez ceux qui sont en grande difficulté mais vous avez aussi toute une partie de la population qui se fragilise dans le domaine du logement y compris quand on travaille", a ajouté Christophe Robert, citant l'exemple de salariés dormant dans leur voiture.

Le loyer représente aujourd'hui 25% en moyenne du budget des Français, a-t-il souligné, précisant que la part respective du logement et de l'alimentation dans ce budget s'était inversée en 30 ans.

60 ans de mal-logement

Christophe Robert a déploré le manque d'avancées depuis l'appel lancé par l'Abbé Pierre le 1er février 1954, dont l'hiver fut particulièrement rude.

"Quand vous vivez dans une cabane, dans un bois, vous vivez comme en 54, alors vous aurez peut être plus de solidarité pour pouvoir bénéficier de l'aide alimentaire, mais vous êtes dans les mêmes conditions, c'est un échec considérable de l'ensemble de notre société, dans un pays riche comme le nôtre", a-t-il dit.

Au sujet de la loi Alur sur le logement, actuellement débattue au Sénat, il a estimé que cette loi fournirait des outils protégeant les locataires, notamment contre les expulsions, mais qu'elle ne remplacerait pas l'action sociale, le travail des association.

"Il y a des avancées majeures et c'est vrai qu'il y a eu un changement d'orientation, par exemple sur la vision qu'on a du marché du logement. Vouloir encadrer les prix, c'est une manière différente de présenter les choses", a-t-il dit, appelant également à la construction de nouvelles habitations.

Le gouvernement vise 500.000 constructions de logements par an. En 2013, 330.000 logements, sociaux et classiques, ont été construits, selon le ministère.

La ministre écologiste Cécile Duflot a d'autre part lancé une réforme de l'hébergement d'urgence, pour mettre fin à la gestion saisonnière, réduire le recours aux hôtels et développer des structures d'accueil pérennes.