J moins deux ! Les préparatifs vont bon train pour une célébration hors norme de la Nakba qui marque l’usurpation de la Palestine.
J moins deux ! Les préparatifs vont bon train pour une célébration hors norme de la Nakba qui marque non sans douleur l’usurpation de la Palestine.
Inspirée des révolutions arabes, comme l’affirment ses organisateurs, son slogan s’est voulu être cette année : « le peuple veut le retour ».
De plus, tous les pays qui se trouvent aux alentours de la Palestine occupée seront de la partie : le Liban, la Syrie, la Jordanie, et l’Égypte aussi.
Des Palestiniens, les réfugiés surtout, accompagnés de militants arabes ou étrangers, se rendront à la frontière avec la Palestine. C’est du jamais vu.
À leur tour, les Palestiniens de l’intérieur devraient les rejoindre.
Ceux de la bande de Gaza se dirigeront vers deux points : au terminal de Rafah au sud, aux confins avec l’Égypte, et à Beit Hanoune au sud, aux confins avec la Cisjordanie occupée.
Dans cette dernière, les Palestiniens se rendront aussi aux confins avec la Jordanie, vers la région de Karamé, pour y rejoindre la marche des Palestiniens du royaume hachémite.
Mêmes les palestiniens de l’intérieur, ceux des territoires de 1948, comptent participer. Venus de Bir Sabea ( Beer Sheva), en passant par Jérusalem AlQuds, de haïfa, d’Oum ElFahem, ils ont convenus de se rendre dans les régions frontalières avec le Liban, à proximité du village emblématique de Maroune ArRass. Des milliers de réfugiés palestiniens venus de tous les camps du Liban se préparent pour s’y rendre. Cela fait depuis 1982 que les palestiniens ne se sont pas rendus vers la frontière aussi massivement ! Il faut attendre dimanche pour voir !
Ce jour-là aussi, les réfugiés palestiniens de Syrie devraient se rassembler à Majdel Shams qui surplombe le Golan occupé.
En Égypte, l’effervescence de la Nakba
Mais c’est surtout en Égypte que l’enthousiasme est à son apogée. C’est la première fois que la Nakba y est célébré en se rendant au passage également emblématique de Rafah.
Dans les manifestations de ce vendredi, les drapeaux palestiniens étaient brandis au cœur de la
place emblématique de Tahrir, la libération, dans la foule hétéroclite qui s’était en principe rassemblée pour scander en faveur de l’unité nationale, et marquer son rejet des affrontements confessionnels qui ont fait une quinzaine de morts et 200 blessés la semaine passée.
En appelant les égyptiens à participer massivement, un dignitaire religieux a profité de l’occasion pour blâmer les dirigeants arabes pour avoir "vendu" les Palestiniens pour rester en contrepartie au pouvoir.
Pourtant, le ministre égyptien de l’intérieur avait jeudi demandé aux organisateurs d'annuler cette marche en évoquant "le contexte sensible actuel".
« Ce communiqué est inadmissible car il entrave un droit qui revient au peuple, celui de manifester pacifiquement », réplique un de ces organisateurs, Achraf Husseini, interrogé par notre site.
Assurant que les préparatifs se poursuivent inlassablement dans la région d’AlArish, proche de la bande de Gaza, et que des milliers de personnes sont déjà sur place. « Notre slogan sera que les révolutions arabes resteront incomplètes sans la restitution de la Palestine », précise-t-il.
Ce militant a nié les informations selon lesquelles le pont d’AsSalam, la paix, principal accès au Sinaï et à la bande de Gaza ait été fermé. Malgré les nombreux barrages qui y ont été érigés, les véhicules y circulent toujours, signale-t-il.
Selon l’AFP, plusieurs barrages ont été installés dans la péninsule pour contrôler l'identité des personnes souhaitant gagner le Sinaï et seuls les Egyptiens résidant dans la péninsule ont été autorisés à passer. Les autres ont dû rebrousser chemin.
Interrogée par notre site, une journaliste et activiste égyptienne, Rania Madhoune, se trouvant sur la place Tahrir, affirme que ces informations ont été escortées par une manipulation médiatique exercée par certains médias lesquels propageaient que le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza ne souhaite pas accueillir les manifestants venus d’Égypte. Mais la rumeur a aussitôt été démentie.
Mme Madhoune assure que la marche sera entamée samedi à partir de la place Tahrir et se rendra à AlArish où quelques activistes étrangers sont déjà arrivés.
Entre temps, et comme de coutume depuis la chute du régime déchu, des dizaines d'Egyptiens ont manifesté vendredi devant l'ambassade d'Israël, en réclamant l'expulsion de l'ambassadeur et la rupture des relations diplomatiques entre l'Egypte et l’entité sioniste, a rapporté l'agence officielle Mena.
"A Jérusalem nous irons, martyrs par millions", ont scandé les manifestants égyptiens selon l'agence.
État d’alerte israélien, mise en garde au Liban
Côté israélien, les forces sont en état d’alerte, mais pas maximum, d’après le responsable israélien interrogé par l’AFP. Pourtant ce sont des milliers d'hommes qui ont été déployés aussi bien à Jérusalem-Est que dans le nord de la Palestine occupée, où est concentrée la majorité de la population arabe.
La police israélienne a également limité l'accès à l'esplanade des Mosquées dans la Vieille ville de Jérusalem, dans la partie orientale de la ville occupée. Et puis selon la radio publique, sept bataillons sont venus renforcer les unités habituellement déployées en Cisjordanie occupée.
Ce vendredi, Tel Aviv a adressé un ultimatum au Liban via la Finul, mettant en garde contre toute tentative de s’approcher de la frontière.