Kadhafi, répondait aux propos de Rome qui a évoqué la possibilité qu’il soit blessé et en fuite. 16 civils tués par l’Otan à Brega, des Francais mènent des activités illicites à Benghazi.
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a affirmé que les bombardements de l'Otan ne l'atteindraient pas, dans un bref message audio diffusé vendredi soir peu après que Rome eut évoqué la possibilité qu'il
soit blessé et en fuite.
"Je vais vous dire que vos bombardements ne m'atteindront pas parce que des millions de Libyens me portent dans leur coeur", a lancé à l'Otan le colonel
dans un message diffusé par la télévision d'Etat.
Des frappes aériennes de l'Otan avaient touché jeudi matin le vaste complexe résidentiel du dirigeant, faisant trois morts, dont deux journalistes, et 27 blessés, selon un "bilan officiel" communiqué par un responsable gouvernemental.
Dans la nuit de vendredi à samedi, six nouvelles fortes explosions ont été entendues autour de Tripoli, ont rapporté des témoins.
Selon ces témoins, de la fumée se dégageait de l'un des sites visés.
Le message audio de Kadhafi, le dernier depuis le 30 avril, répondait aux propos du ministre italien des Affaires étrangères.
L'évêque de Tripoli démentit les propos de Frattini
Franco Frattini avait jugé "crédibles" des déclarations de l'évêque de Tripoli selon lesquelles Kadhafi serait blessé et aurait fui la capitale, mais précisé que son gouvernement ne disposait "d'aucun élément sur le sort actuel de Kadhafi".
Dans une interview à Radio France Internationale, l'évêque de Tripoli, Mgr Giovanni Martinelli a démenti vendredi soir avoir tenu de tels propos: "Ce qu'a dit le ministre des Affaires étrangères n'est pas vrai parce que je n'ai jamais dit que le leader libyen était blessé", "ni qu'il était parti de Tripoli".
Peu avant la diffusion du message du colonel, le porte-parole du gouvernement libyen avait déjà démenti les informations relayées par Rome.
Washington pourrait verser plus de 150 millions de dollars aux rebelles
Sur le plan diplomatique, les dirigeants rebelles poursuivaient leur offensive pour asseoir leur légitimité internationale.
Aux Etats-Unis, le Premier ministre de la rébellion, Mahmoud Jibril, a rencontré le conseiller du président Barack Obama pour la sécurité nationale, Tom Donilon.
De source proche de l'administration, Washington pourrait verser à court terme plus de 150 millions de dollars aux rebelles.
Mais, outre ces fonds indispensables pour les rebelles, M. Jibril espérait surtout une reconnaissance officielle de Washington.
Cependant les Etats-Unis se sont abstenus vendredi de reconnaître diplomatiquement le Conseil national de transition (CNL, organe dirigeant de la rébellion) tout en le jugeant "légitime et crédible".
Pour l'instant, seuls la France, le Qatar, l'Italie, la Gambie et depuis jeudi le Royaume-Uni ont reconnu le CNT comme unique représentant légitime de la Libye.
M. Jibril devait poursuivre sa tournée samedi en France, où il sera reçu par le président Nicolas Sarkozy.
Ces contacts de plus en plus fructueux interviennent alors que les rebelles, dopés par leurs succès à Misrata (ouest) sur les forces loyalistes, à qui ils ont repris le contrôle de l'aéroport, s'apprêtent à marcher sur Zliten, avec en ligne de mire Tripoli, à 200 km à l'ouest.
16 civils tués par l’Otan
Au moins 16 "civils" ont été tués et des dizaines blessés dans une frappe de l'Otan à Brega dans la nuit de jeudi à vendredi, a rapporté la télévision libyenne.
Selon l'agence Jana, des dignitaires religieux, des imams, des cheikhs et des familles participant à une marche pour la réconciliation figurent parmi les victimes. Les insurgés affirment qu'il ne reste cependant presque plus de
civils à Brega.
Les Francais menaient des activités illicites
A Benghazi, un ancien soldat français responsable d'une société privée de sécurité est décédé dans la nuit de mercredi à jeudi après avoir été blessé par
balle lors d'un "un contrôle de police". Quatre autres Français, employés de la société, ont été interpellés.
Ils menaient des "activités illicites" mettant en danger la sécurité de la Libye, selon les rebelles. Mais selon leur employeur français, ils "travailleraient à l'implantation d'une antenne (...) et à la mise en place d'un couloir sécurisé entre Le Caire et Benghazi".