Les propos de Kerry sur son aveu d’échec de la politique US en Syrie suscite bien des remous.
Nombreux sont les dirigeants américains qui reconnaissent leur échec à renverser le président syrien.
Le plus franc d’entre eux a été le chef des services de renseignements américains (NSA), James Clapper selon lequel " en l'absence d'un consensus politique autour d'un gouvernement de transition, il semble que le gouvernement Assad se maintiendrait au pouvoir”.
Dans le rapport qu’il a prononcé devant le Congrès américain, il estime que « c’est l'accord sur le désarmement chimique de la Syrie qui a aidé Assad à se renforcer et à se maintenir dans une position de force », en allusion à l’accord conclu le mois d’aout dernier entre la Russie et les Etats Unis et qui prévoit le démantèlement des arsenaux chimiques syriens. « En ce sens, il y a très peu de chance que les rebelles armées puissent le déloger », a-t-il appréhendé.
Il poursuit dans son rapport : « la perspective telle qu'elle se présente à nous est la suivante : Assad s'est renforcé par rapport à 2012 et à l'époque où les négociations ont commencé pour la destruction des arsenaux d'armes chimiques syriennes ».
Les propos de Clapper sont sur la même longueur d’ondes que ceux du secrétaire d’Etat John Kerry, a en croire ce qu’en ont rapporté les deux sénateurs républicains John McCain et Lindsey Graham.
Ces deux derniers assurent pour The Daily Best l’avoir entendu reconnaitre en marge de la conférence sécuritaire de Munich que la politique suivie en Syrie par son administration a été un fiasco et qu’il faut changer de stratégie. Ils assurent aussi qu’il a accusé le président syrien de ne pas avoir tenu ses engagements concernant l’arsenal chimique, et affirmer que la conférence de Genève a été un échec. Selon eux, il se plaignait que les Russes continuent à armer la Syrie , et pensait qu’il fallait réarmer les rebelles en Syrie
Des analystes américains ont confirmé pour le journal « Christian Moniteur » qu’au sein de la Maison blanche, ce constat était bel et bien avéré, en catimini. On rapporte que de grands responsables du Pentagone et des renseignements sont persuadés que depuis que le gouvernement ne contrôle pas l’ensemble du territoire syrien, la situation en Syrie menace les intérêts nationaux des Etats-Unis. Le journal assure que ces responsables considèrent que la Syrie avance dans la mauvaise direction depuis qu’Al-Qaïda contrôle de vastes régions syriennes et qu’il a été question d’options militaires.
Face à ces révélations, les démentis ne semblent pas convaincants.
« Durant la rencontre il ne s’est pas passé que le secrétaire d’Etat Kerry ait fait allusion à fournir de l’aide létale à l’opposition. A ma connaissance, il n'a pas non plus déclaré que le processus a échoué », a dit mardi, en pesant ses mots, Jen Psaki, la porte-parole de Kerry qui assure avoir été présente à la rencontre à Munich.
Une plaidoirie d'autant plus fragile que des sénateurs démocrates aussi se sont joints pour défendre Kerry, niant l'avoir entendu tenir ses allégations, et accusant les sénateurs républicains lui avoir attribué ce qu'il espèrent l'entendre dire.