26-11-2024 05:24 PM Jerusalem Timing

La révocation de Robert Ford traduit un changement de la stratégie US en Syrie

La révocation de Robert Ford traduit un changement de la stratégie US en Syrie

Les chances de renverser le régime sont de plus en plus minces, selon le chef du renseignement national américain.

La révocation de Robert Ford traduit un changement de la stratégie US en SyrieLes Etats-Unis semblent déçus par les échecs de leur stratégie syrienne: Damas reporte régulièrement l’évacuation de son arsenal chimique, la Russie lui envoie des armes et la conférence de paix Genève 2 n’a même pas résolu les questions humanitaires.

En attendant, la Syrie s’est transformée en nid de jihadistes envisageant des attaques en Amérique. Bachar al- Assad, quant à lui, renforce ses positions et rend ainsi le renversement éventuel de son régime encore plus compliqué pour les forces d’opposition. Washington veut donc changer d’approche: il a déjà changé son ambassadeur à Damas.

Les commentaires sur Genève 2 sont loin d’être optimistes. «Nous n’avons rien obtenu», tranche Lakhdar Brahimi, médiateur international de l’Onu.

Les parties ne se sont même pas accordées sur des questions comme l’échange de prisonniers et de personnes kidnappées, ou encore l’aide humanitaire pour la ville de Homs.

Damas a proposé d’évacuer la population civile, d’apporter une aide humanitaire et de faire partir les combattants. Mais l’opposition n’a aucune envie de quitter Homs et les autorités se doutent que les rebelles pourraient poursuivre leurs attaques après avoir reçu la nourriture et les médicaments.

La nécessité de trouver de nouvelles approches est renforcée par le fait que la Syrie est actuellement un pôle d’attraction du terrorisme international.

Selon le chef du renseignement national américain James Clapper, le nombre de "jihadistes" en Syrie a atteint 26000 combattants. Le Front Al-Nosra dit «rêver» d’organiser des attaques sur le territoire américain. Le sénateur Lindsey Ghaham insiste sur une frappe préventive en Syrie sous prétexte de lutte stratégique contre Al-Qaïda.

On perçoit déjà les premiers signes de changement dans la stratégie américaine.

A Munich le secrétaire d’Etat John Kerry a proposé au chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov d’impliquer les puissances régionales. Il s’agirait d’organiser, en marge de la conférence de Genève, une rencontre des financeurs principaux des belligérants: l’Arabie saoudite et la Turquie qui soutiennent l’opposition, et l’Iran, allié de Bachar al-Assad.

Autre signe: la révocation de l’ambassadeur américain Robert Ford, qui travaillait avec l’opposition hors du pays. Il a été l’une des figures-clés de Genève 2 mais les tâches actuelles exigent une autre personne.

Le président syrien est arrivé à renforcer ses positions de manière très significative, et a évité une frappe aérienne après avoir consenti à supprimer son arsenal chimique, déplore James Clapper. Aujourd’hui, les chances de renverser le régime sont de plus en plus minces.

Nezavissimaïa gazeta