« Les extrémistes formés en Libye ont été remarqués sur le territoire de tout le Proche-Orient. Ils font la guerre en Syrie, sur le Sinaï, au Liban il y en a beaucoup, dans l’Autorité palestinienne aussi»
Après plus de deux ans ayant suivi le renversement du régime de Kadhafi à la suite de l'intervention militaire en Libye, des explosions grondent là. Les attaques sur les forces de l’ordre, les représentants des pouvoirs centraux, les diplomates étrangers se passent en Libye pratiquement tous les jours. La direction du pays est incapable de mettre de l'ordre.
D'après les données des services secrets d'un des pays africains, au moins quatre camps de formation des extrémistes et deux grands stocks d'armes ont été créés ces derniers temps en Libye par le réseau terroriste international Al-Qaïda. Y sont formés les extrémistes de différents pays, y compris européens, pour revenir ensuite chez eux et mener la lutte contre les autorités locales ou aller gagner de l'argent dans les points chauds, marque l'expert de l'Institut du Proche-Orient Sergueï Seregitchev.
« Les extrémistes formés en Libye ont été remarqués sur le territoire de tout le Proche-Orient. Ils font la guerre en Syrie, sur le Sinaï, au Liban il y en a beaucoup, dans l'Autorité palestinienne aussi. Ils vont toujours là, où ils sont bien payés, dans les points chauds. Ils sont présents également en Irak. »
Le flux incessant de l'armement, des munitions, des combattants sur le territoire de la Libye et en sens inverse fait perdre patience aux pays limitrophes. Au Niger, les pouvoirs sont prêts à supporter l'intervention militaire étrangère dans le sud de la Libye et à supporter toutes les infortunes liées aux hostilités à proximité de ses frontières. D’après l'avis du chef du Ministère de l’Intérieur du Niger Massoudou Hassoumi, la responsabilité pour la liquidation des camps extrémistes d'entraînement en Libye retombe sur les pays qui ont mené l'opération armée du renversement du régime de Kadhafi en 2011. Et, au dire de Hassoumi, les Français examinent déjà la possibilité de l'intervention. Mais c'est une impasse, trouve le vice-président du Comité russe de la solidarité avec les peuples de la Libye et de la Syrie Nelli Kouskova.
« L'intervention militaire n'est pas une solution. Comme nous l’avons vu en 2011, l'irruption extérieure en Libye - le pays le plus prospère de l’Afrique autrefois, a amené à son écroulement complet et au chaos. Nous avons vu ce qu’a donné l'intervention en Irak. De sorte que je ne trouve pas que les pays qui ont plongé la Libye dans son état actuel, puissent devenir ses sauveteurs. »
Les experts russes voient l’issue seulement dans la reconstruction systématique de la vie sociale et économique du pays. L'extrémisme est dans les têtes. Meilleure sera la vie de la population locale, moins elle soutiendra les extrémistes et les structures criminelles. Quant au terrorisme international, nous devons lutter contre lui tous ensemble. Mais il ne faut pas liquider un rempart du terrorisme dans un lieu, et créer le sol pour sa prospérité ailleurs…