L’Arabie est le pays arabe le plus en pointe contre Bachar el-Assad.
Selon une récente étude d'un service de renseignements occidental, plus de 250 Saoudiens sont morts en combattant en Syrie, sur un total d'environ 2000 ressortissants du «royaume des deux mosquées sacrées» partis renforcer les factions « djihadistes » liées à al-Qaida.
Les auteurs de ce rapport, que Le Figaro a consulté, dénonçaient «le laisser-faire» des autorités saoudiennes à l'égard des volontaires pour le djihad, certains d'entre eux ayant été libérés de prison à condition qu'ils partent pour la Syrie. Un double jeu que dénoncent à mi-mots certains alliés occidentaux de Ryad.
Pourtant, depuis un an, les autorités multiplient les mises en garde aux Saoudiens tentés de s'engager aux côtés des rebelles syriens. Mais la tâche est rude: l'Arabie est le pays arabe le plus en pointe contre Bachar el-Assad et c'est à partir du royaume que se financent, en partie du moins, les groupes djihadistes qui bénéficient de dons de généreux donateurs privés.
Sans oublier le rôle très important joué par le chef des services de renseignements saoudien, le prince Bandar Bin Sultan, dans le financement et la livraison d'armes à certains groupes rebelles syriens. Est-ce un hasard d'ailleurs? Bandar est hospitalisé depuis trois semaines aux États-Unis.
Réelle maladie ou prémisse d'une éviction? Pour certains, le très actif chef des services est en disgrâce, après avoir échoué à renverser Assad, comme il s'y serait engagé auprès du roi Abdallah, il y a plus de six mois. Ces mêmes augures ajoutent que la décision du roi à l'encontre des djihadistes serait une première conséquence de l'éviction de Bandar des cercles de décision à Ryad, où la succession du monarque de 90 ans alimente les intrigues de couloirs.
Source : Le Figaro