Damas a imputé les retards dans l’évacuation de son stock chimique aux menaces d’attaques d’insurgés sur les routes menant au port de Lattaquié.
Une responsable onusienne rejette les accusations contre Damas
Sigrid Kaag, qui coordonne l'opération conjointe de désarmement ONU-OIAC (Organisation pour l'interdiction des armes chimiques), a estimé que Damas ne retardait pas délibérément l'opération, comme l'en accusent les Occidentaux, et notamment Washington.
Sigrid Kaag a estimé que ce délai pouvait encore être tenu même si le régime a manqué déjà deux échéances intermédiaires.
Pour l'instant, moins de 5% des agents chimiques les plus dangereux ont été évacués de Syrie, selon Washington. Sigrid Kaag a nuancé ce bilan, expliquant aux journalistes que si le gaz moutarde par exemple ne représentait que 1,5% des armes chimiques syriennes en volume, c'était aussi l'agent chimique le plus dangereux.
Selon elle, les autorités syriennes possèdent tous les équipements nécessaires. « Les raisons de retard sont dues à l’instabilité sécuritaire dans le pays », a-t-elle estimé, ajoutant qu’elle ira en Syrie à la fin de la semaine en cours pour poursuivre son travail.
La Russie considère de son côté que l'opération de désarmement avance malgré tout et que l'échéance du 30 juin sera tenue.
Ban confiant dans le respect par Damas des délais
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon juge la Syrie capable de respecter la date butoir du 30 juin pour éliminer totalement son arsenal chimique, conformément à l'accord russo-américain de septembre dernier.
"A propos de ces armes chimiques, je suis persuadé que le processus se déroule plutôt bien même si des retards ont été constatés", a dit Ban Ki-moon à des journalistes à l'issue d'une intervention le jeudi devant le Comité international olympique (CIO), à la veille de l'ouverture des Jeux d'hiver de Sotchi.
En vertu de l'accord intervenu entre la Russie et les Etats-Unis, les autorités syriennes devaient évacuer au plus tard le 5 février l'ensemble de leurs armes chimiques hors du territoire syrien.
"Notre objectif est le 30 juin de cette année. C'est peut-être un objectif très difficile, mais je suis convaincu qu'il peut être atteint avec le soutien total du gouvernement syrien", a ajouté le secrétaire général des Nations unies.
Ban déclare avoir reçu la promesse que le plan serait respecté de la bouche même du ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al Moualem, la semaine dernière durant les négociations de Genève. "Il m'a assuré que le processus d'élimination des armes chimiques se poursuivrait comme convenu", a dit le secrétaire général.
La Syrie impute à Washington les retards dans le transfert des armes chimiques
Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal el-Moqdad a, par ailleurs, affirmé jeudi que son pays tentait de remplir ses obligations. "La Syrie agit avec une totale détermination, avec force et efficacité pour remplir tous les engagements pris avec l'ONU et l'OIAC", a-t-il affirmé à l'agence de presse syrienne SANA.
Damas a imputé les retards dans l'évacuation de son stock chimique aux menaces d'attaques d'insurgés sur les routes menant au port de Lattaquié, au bord de la Méditerranée. Aussi, le régime demande-t-il davantage de matériel blindé et des équipements de communication pour mener à bien cette mission. Évoquant la sécurité du transfert par la route des agents chimiques jusqu'à Lattaquié, Moqdad a souligné qu'il ne pouvait y avoir à ce sujet "aucun laisser-aller".
« Le deuxième lot d’armes chimiques a subi l’attaque des insurgés sur la route entre Damas et Lattaquié dans les régions de Qastal et Zara. Nous sommes tous concernés par la lutte contre le terrorisme. Ce terrorisme provoque des fois des retards dans l’application de certains engagements », a dit Mokdad.