Selon la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), au moins 89 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation dans ce petit royaume du Golfe.
L'opposition bahreïnie a proposé une feuille de route pour une reprise du dialogue national, actuellement au point mort et censé sortir le pays de la crise politique qui le secoue depuis près de 3 ans, dans un communiqué publié samedi.
Cette feuille de route, annoncée quelques jours avant le 3e anniversaire du mouvement de contestation déclenché le 14 février 2011 à Bahreïn et réclamant une "véritable" monarchie constitutionnelle, répond à une initiative du prince héritier Salmane Al-Khalifa, qui avait réuni à la mi-janvier les groupes politiques pour tenter de relancer le processus de négociations.
Pour favoriser le dialogue, l'opposition, conduite par le puissant groupe chiite Al-Wefaq, appelle les autorités à libérer "les prisonniers d'opinion", "suspendre les procès politiques" et faire cesser les campagnes d'"incitation à la haine confessionnelle".
Tout en se disant prête à "trois réunions par semaine" pour hâter le dialogue dont les conclusions doivent être selon elle soumises à un référendum, l'opposition réclame l'élaboration d'un code électoral pour un scrutin "juste et transparent, supervisé par une commission indépendante" et un découpage électoral qui "garantit l'égalité entre les citoyens", selon le communiqué publié par Al-Wefaq.
Outre un Parlement "à pleins pouvoirs législatifs" et "un gouvernement élu", l'opposition veut inclure à l'ordre du jour du dialogue une réforme de la justice, un arrêt de "la politique de naturalisation", qui selon elle se fait aux dépens de la communauté chiite, majoritaire dans ce petit royaume du Golfe dirigé par la dynastie de Al-Khalifa.
Elle s'engage en outre à "dénoncer la violence d'où qu'elle provienne", une manière de satisfaire le pouvoir qui l'accuse d'être derrière la vague de violences qui secouent le pays par intermittence.
Dans sa feuille de route, communiquée mercredi au cabinet royal selon Al-Wefaq, l'opposition souligne "son souci de coopérer et de s'entendre avec les autres forces politiques pour parvenir à un consensus" sur une sortie de crise.
Après l'échec d'une session en juillet 2011, le dialogue national avait été réengagé en février 2013 mais sans résultat tangible. Il a été suspendu le 9 janvier dernier par le gouvernement, en l'absence de l'opposition qui le boudait depuis le 19 septembre à la suite de l'interpellation de l'un de ses chefs sous l'accusation d'incitation à la violence.
Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 89 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation dans ce petit royaume du Golfe.