La République Islamique d’Iran célèbre les dix jours d’al-Fajr, qui marquent la victoire de la révolution dirigée par le leader, l’ayatollah l’imam Rouhollah Khomeiny.
La République islamique d’Iran fête en ces jours de février l’anniversaire de la victoire de sa révolution alors que le monde arabe est plongé dans un cycle infernal de violence et de chaos.
Dans le premier cas, une révolution qui dure une quinzaine d’années et qui réussit en 1979 à renverser le régime du Chah, alors que dans les pays arabes, les régimes ont été rapidement renversés, mais les peuples ont échoué à mettre en place des autorités alternatives.
« Les mobilisations qu’ont connues les pays arabes ne sont pas de révolutions », tranche le colonel à la retraite libanais Amine Hoteit, qui affirme que les facteurs qui assurent la réussite d’une révolution ne sont pas présents dans les révolutions arabes.
Partant donc de ce principe, M. Hoteit indique dans une interview exclusive au site d’al-Manar, que la révolution doit normalement « permettre au peuple de se soulever pour prendre en main les rênes du pouvoir, assurer sa propre indépendance, loin de toute ingérence extérieure ».
« Toutefois, ceci ne s’applique pas sur les pays arabes, où en Tunisie par exemple, le peuple n’a pas pu mettre en place une autorité élue de son choix. En Libye, ce fut une intervention de l’Otan qui a renversé le pouvoir. En Syrie, l’objectif du conflit en cours est de frapper l’axe de la résistance. A Bahreïn, l’opposition réclame des réformes constitutionnelles et politiques sans chercher à changer le pouvoir. Au Yémen, le conflit est commandé par des parties étrangères, alors qu’en Egypte, où le soulèvement fut le plus proche d’une révolution, le mouvement a été avorté à cause d’une transaction entre un courant politique interne avec des pays extérieurs », détaille le colonel à la retraite dans son entretien avec al-Manar.
De son côté, l’imam de la mosquée d’al-Qods à Saida, cheikh Maher Hammoud, va dans le même sens. Il déplore l’absence de leaders qui puissent favoriser la victoire des soulèvements populaires dans les pays arabes, à l’instar du leader de la Révolution islamique en Iran l’imam Khomeiny, connu pour « sa clairvoyance, sa sagesse, et sa connaissance de la situation dans son pays ».
S’attardant sur les raisons de l’échec des mobilisations arabes, Cheikh Hammoud a évoqué dans une interview au site d’al-Manar « l’échec de l’expérience des islamistes dans les pays arabo-islamiques, à commencer par l’Afghanistan. Ceci a donné aux peuples de la région une mauvaise image sur la gouvernance des Frères musulmans (FM) dans ces pays. De plus, les FM ont immédiatement affiché leur projet ultime de mettre en place un Etat islamique. Pourtant ils ont échoué à surmonter les premiers petits obstacles rencontrés au début de la mobilisation populaire », a-t-il estimé.
Et de rappeler à titre d’exemple, la lettre « d’amitié » adressée par le président déchu Mohammad Morsi à son homologue israélien Shimon Peres, qui montre « la disposition de Morsi à reporter la lutte contre Israël en échange du soutien occidental aux FM de l’Egypte ».
« Alors que l’imam Khomeiny a dès le début affiché ouvertement son animosité envers Israël et encore les Etats-Unis », utilisant son fameux slogan : « Israël sera éliminé et l’Amérique est le grand Satan ! », rappelle cheikh Hammoud.
Parallèlement, les facteurs qui ont favorisé la victoire de la révolution islamique sont innombrables. Citant entre autre le « leadership conscient de toute la situation dans le pays, possédant un programme politique clair, indépendant des pays extérieurs », le colonel à la retraite Amine Hoteit et le cheikh Maher Hammoud s’accordent sur le fait que « la révolution iranienne possédait des objectifs clairs à réaliser, et qu’elle a pu le faire grâce au peuple et à son commandant qui ont protégé les ressources du pays et qui ont rejeté toute ingérence étrangère ».
Mais, déplorent-ils, aucun de ces facteurs n’existe dans les soulèvements arabes.
Pour M. Hoteit, la révolution iranienne a permis à l’Iran de devenir un pays capable de se défendre, puis un pays régional, ensuite une grande puissance régionale, et enfin un pays à dimension internationale avec l’envoi de navires de guerre dans l’Atlantique.
Bref, la véritable révolution est celle qui fait d’un pays quelconque une grande puissance sur la carte mondiale. Alors que les soulèvements chaotiques ne font que rayer les pays concernés de cette carte !