28-11-2024 05:57 AM Jerusalem Timing

35 années de révolution : le tout petit secret de la résistance iranienne

35 années de révolution : le tout petit secret de la résistance iranienne

On ne peut évaluer les exploits réalisés par les Iraniens sans prendre en compte les pressions et les endurances qui leur ont été infligées !

35 ans après sa révolution, la République islamique d’Iran résiste toujours et avance, à petits pas certes, mais avec persistance et beaucoup de clairvoyance.
C’est un exploit de taille compte-tenu des moyens les plus farouches, et parfois les plus sanguinaires que ses ennemis ont déployés pour la faire plier.

Malgré toutes les pressions

 
Il est vrai que la performance iranienne ne peut être évaluée qu’en prenant en considération les pressions, les chantages et les sévices qui ont été infligés à ce pays!

Là-dessus, les faits sont frappants : en 35 années de pouvoir islamique, ce pays d’un million 600 mille Km2 et de plus de 70 millions d’habitants est devenu un modèle de résistance.

 Sur les plans internes comme externes, et dans presque tous les domaines, militaire, économique, politique, culturel, voire même médiatique, (des dizaines de chaines de télévisions persanophones, financées par les Occidentaux et les monarchies arabes sont exclusivement braquées sur l’Iran), ce pays en a vu de toutes les couleurs ! Sans jamais plier. 
 

C'est ainsi qu'il a avorté les tentatives qui n’ont jamais cessé pour confisquer sa révolution, qui ont commencé au lendemain de sa victoire par les liquidations de ses dirigeants, pour les faire remplacer. Et se sont poursuivies en 2009, en commanditant la contestation aux résultats du scrutin présidentiel qui a reconduit Ahmadinejad pour un deuxième mandat.

L’Iran a aussi affronté les vicissitudes mises en place pour le détruire. Elles ont commencé par une guerre de 8 ans et se poursuivent jusqu’à nos jours, via des menaces frénétiques sans répit de le bombarder.

Il amorti les velléités de l’affamer et de l’affaiblir, via un embargo économique et scientifique qui perdure depuis plus de 30 ans et qui a pris de nouvelles proportions avec les sanctions votées par le Conseil de sécurité, sous prétexte de soupçons qui pèsent sur son programme nucléaire.

En passant, la RII  résiste aux politiques mises en place pour l’isoler sur la scène internationale, en la diabolisant ou en brandissant ses soi-disant ambitions hégémoniques, et dernièrement en voulant abattre ses alliés. La guerre contre la Syrie,  vise dans l’une de ses dimensions,  à servir cette approche.

  
Plus jamais dans le giron occidental!

Malgré tout ceci, l’Iran a préservé la ligne de conduite qu'elle s'est dessinée durant sa révolution. Il n’est plus jamais revenu au giron occidental dont il est sorti en 1979 ! Ni rejoint pour autant un autre giron! Sa politique d’indépendance est sans faille!

Son animosité n’a jamais flétri à l’encontre de l’entité sioniste dont il conteste la légitimité, quoiqu’elle lui vaille toutes les malédictions!

Son pouvoir politique en place est toujours celui de la République islamique basée par la Wilayat al-Fakih, une de ses créations politiques .

Il s'est ouvert au monde arabo islamique, à la lumière de sa ligne politique sur l’Unité islamique. Et face à la réticence de certains régimes arabes et musulmans, il s’est tourné vers les peuples.

Préserver ses credos politiques lorsqu'ils constituent tout le contraire des règles de conduites des super puissances est en soi un exploit , d’autant qu’il a été réalisé en plein embargo ! Une source de fierté que les dirigeants iraniens ne manquent jamais de vanter!

Matières premières et matière grise

Pour comprendre cette performance, d’aucuns avancent les atouts de force de ce pays: l’immensité de sa superficie, sa position géostratégique, sa manne pétrolière et gazière, la richesse et la diversité de ses ressources, la fierté de son peuple et son unité nationale qui « rend utopique toute tentative de séparatisme régionale »,  son histoire millénaire...

Or les stratèges le savent très bien. Il ne suffit pour un pays de posséder d’importantes potentialités pour savoir les investir à leur juste valeur et bâtir sa propre puissance. Surtout quand ce pays appartient au monde islamique qui fait l’objet depuis les tous débuts du XXème siècle, date de la dislocation de l’empire ottoman des tentatives frénétiques pour l’affaiblir.

Toutes les matières premières n’y font rien si la matière grise fait défaut. Les Iraniens l'exploitent à fond! 
Ils ne se vantent pour autant pas d’avoir parachevé leur développement, mais croient sincèrement être sur le bon chemin.

Indépendance: voie de salut

Ce chemin est celui de l’indépendance, avant tout et surtout. Ce n'est pas seulement le slogan de la révolution.
(Ni Est-ni Ouest) : L’Est en allusion à l’ancien camp socialiste soviétique, et l’Ouest, à celui de l’Occident.

C'est une voie de salut, pour réussir le processus de développement!

Son exécution ne va certes pas dans le sens de l’aversion aux peuples occidentaux, mais dans celui de refuser de se soumettre aux diktats de leurs gouvernements, comme c’est le cas dans les pays du Tiers-monde. Il s’agit surtout de faire valoir les intérêts nationaux et de tisser avec les autres des liens d’égal à égal.

Un credo nourri par la fierté qui marque le sentiment national des Iraniens, et dont l’une des incarnations a été son attachement à son programme nucléaire...

Diagnostiquer ses ennemis, choisir ses amis

Dans ce chemin d'indépendance, le diagnostic des ennemis et les choix des amis est vital. Là-dessus, les Iraniens n’ont pas été laxistes.
 
L’animosité à l’encontre du régime américain tenus pour responsable des endurances subies ne sont pas des mots en l’air. Les Iraniens ont osé l’impossible : prendre d’assaut l’ambassade de cette super puissance, séquestrer son personnel puis l’expulser, après avoir révélé ses opérations d’espionnage de toute la région, et puis transformer l’enceinte en un musée baptisé « Nid d’espionnage » sont des initiatives sans précédent. Depuis,  il n’y a aucune représentation diplomatique étasunienne dans ce pays. Par signe de solidarité, les Britanniques, au répertoire similaire, ont suivi le pas. Les liens avec eux deux sont réduits au strict minimum.

Et les Iraniens ne s’en plaignent pas ! En constatant les rôles néfastes et d’ingérences insolentes que les puissances occidentales exercent via leurs équipes diplomatiques dans plusieurs pays, les Iraniens se vouent de plus en plus à l’évidence de la pertinence de cette initiative, qui avait paru insolite et hors norme. Elle semble aujourd’hui avoir aidé  les Iraniens à réduire les effets nocifs de la présence de leurs ennemis avérés sur place.

Concernant Israël, l’aversion iranienne est pareille, si ce n’est plus aigüe encore car non conjoncturelle. Tenue comme usurpatrice des droits géographiques et historiques du peuple palestinien, et comme violatrice des lieux saints des Musulmans, et comme collaboratrice avec les USA dans tous les crimes qu'ils ont commis, l’entité sioniste est bannie pour ce qu’elle a infligé aux autres, pour des raisons religieuses, et pour son adhésion au projet américain.  

C’est pour Téhéran un ennemi avec lequel aucune relation ne peut être admise, différemment des Américains et Britanniques. Son ambassade a été offerte aux Palestiniens depuis que  son personnel a pris la fuite.

Le dynamisme contre le diktat occidental

Concernant les liens avec les autres pays du monde, quoique les considérations de leur adhésion aux politiques occidentaux et d’Israël ne rentrent en action qu’en temps de crise pour altérer les relations avec la RII, l’aversion à l’impérialisme américain n'en constitue pas moins un catalyseur durable : ce n’est donc pas par hasard que l’Iran a tissé de bonnes relations avec certains pays latino-américains qui ont de commun avec lui les mêmes souffrances infligées par les Étatsuniens, et une lutte quelque peu similaire. Alors que celles entretenues avec le monde arabe qui tournent dans l'axe américain demeurent fragiles. 

Le rapprochement avec la Russie et la Chine, une évolution de grande importance pour le XXIeme siècle, pourrait dans une certaine mesure s’inscrire dans la même approche.
A ceux qui attribuent à l’Iran ses capacités d'exploiter les contradictions dans le jeu des grandes puissances, d’aucuns observateurs assurent que c’est bien ce pays qui a contribué au déclenchement de la  dynamique pour freiner le diktat occidental à l’échelle de la planète.

Un corps vivant

Ce dynamisme-là n’est pas l’apanage de la diplomatie iranienne. Il caractérise toute l’expérience iranienne, lui conférant un essentiel atout de force. Évolution et remédiations se combinent dans tous les domaines. Elles se sont illustrées par des avancées scientifiques, technologiques, militaires, éducatives et autres,  surprenant plus d’une instance de notoriété internationale! 

    
Les observateurs n’en finissent pas de le constater : nous ne sommes pas face à un bloc monolithique statique, mais à un corps vivant en dynamisme continu.

Amortir l'ingérence étrangère  

Même en termes de pouvoir politique, des évolutions sont constamment introduites. La dernière en date et  qui devrait faire parler d’elle : une nouvelle formule pour qualifier le pouvoir islamique,  la souveraineté populaire religieuse. Une vision qui devrait compléter celle de la wilayat al-fakih et ouvrir la vie politique iranienne vers de nouveaux  horizons.

Elle a été lancée par le guide suprême l’Imam Ali Khamenei, quelque temps après le mouvement de contestation en 2009, lorsque non seulement la réélection d’Ahmadinejad a été contesté, mais lorsque la Wilayat al-Faqih a été critiquée par certains.

Son lancement est le signe indélébile que la direction iranienne est à l’écoute de la rue iranienne, et œuvre entre autre pour amortir les effets des  ingérences étrangères.

Ayant longtemps souffert de ces immixtions dévastatrices, les dirigeants iraniens ne commettent pas l’erreur d’en faire abstraction. Une bonne partie de leurs efforts sont déployés pour les amortir. 

Et le tout petit secret 

Pour cela, ils ont un tout petit secret, qui n’en est pas tout à fait un, et de quelques mots seulement. Faisant partie des recommandations de l’imam Khomeiny, ils le répètent chaque fois qu’ils sont confrontés à des embuches dressées par leurs ennemis :
«  Transformer les défis en opportunités »...
Et ça marche !