Le Hezbollah possède la carte des cellules terroristes dormantes. Il a amorcé un dialogue indirect avec des responsables salafistes. L’Armée est à la recherche de dizaines de takfiristes.
Le Hezbollah est parvenu, le mois dernier, à découvrir une cellule takfiriste chargée d’assassiner de hauts dirigeants du parti.
Des sources bien informées ont indiqué que le service de sécurité du Hezbollah a demandé aux responsables du parti de prendre des précautions et de hausser le niveau d’alerte. Il semble que cette cellule est liée à une partie régionale et n’entretient aucun lien avec les autres groupes qui commettent de coutume les attentats suicides.
Les observateurs relèvent une harmonie entre la mission de la cellule chargée des assassinats et les objectifs israéliens, sans qu’il n'y ait nécessairement un lien entre les deux parties, du moins au Liban même.
Les sources précitées précisent que ce réseau n’a réussi à commettre aucune opération jusqu’à présent, et a été découvert grâce à un travail de surveillance électronique et sur le terrain.
La carte des cellules dormantes
En même temps, les sources de sécurité ont indiqué qu’après les attentats qui ont pris pour cible la banlieue sud de Beyrouth et des régions de la Békaa, le Hezbollah dispose d’une carte détaillée de la présence de cellules terroristes dormantes, qui planifient des actes terroristes.
Et son commandement a communiqué ses renseignements à l’Armée libanaise.
Il l'a établie avec le Mouvement Amal dans le cadre des efforts conjoints pour pourchasser les groupes takfiristes partout au Liban.
La plupart de ces groupes appartiennent à Al-Qaïda et utilisent comme couverture des entreprises commerciales fictives, ont ajouté ces sources. Le Hezbollah aurait arrêté un certain nombre de terroristes mais ne les a pas livrés à l’Armée.
L’Armée à la recherche de dizaines de takfiristes ayant quitté leurs domiciles
Pour leur part, les services de renseignements de l’Armée libanaise sont actuellement à la recherche d’une groupe d’individus libanais, palestiniens et syriens, dans les régions du Liban-Sud, de la Békaa et de la banlieue sud de Beyrouth, suspectés d’être des membres d’organisations terroristes.
Ces personnes se sont absentées subitement de leurs domiciles et l’armée tente de les localiser et de collecter des informations à leur sujet.
Les sources sécuritaires libanaises ont précisé que des dizaines de jeunes partisans d’Ahmad al-Assir dans la ville de Saïda et dans le camp d’Aïn el-Héloué ont disparu depuis la bataille de Abra, entre les miliciens de ce cheikh et l’Armée libanaise, en juin dernier.
Dans la Békaa, des militaires ont indiqué que l’aviation syrienne a noté des mouvements de troupes appartenant au Front al-Nosra, affilié à Al-Qaïda et a mené des raids contre des véhicules de cette organisation dans la vallée al-Kheil, face à la localité libanaise de Younine et dans la vallée Ajram, dans les hautes montagnes de Ersal.
D’autre part, des sources de sécurité bien informées ont rapporté que le mauvais état de santé du responsable des Brigades Abdallah Azzam, Jamal Daftardar, n’a pas empêché les services de renseignements de l’interroger. L’accusé a fait des révélations «à 100 pour 100 fiables».
Les sources ont en outre démenti les informations selon lesquelles Daftardar aurait été atteint de trois balles lors d’un échange de tirs pendant son arrestation.
L’Armée libanaise surveille étroitement la frontière avec la Syrie
En même temps l’Armée libanaise, appuyée par les autres services de sécurité, procèdent à une surveillance accrue et minutieuse des mouvements aux passages frontaliers légaux et clandestins, notamment dans la Bekaa du Nord.
Ces mesures interviennent après des informations parvenues aux forces de sécurité sur la présence d’un grand nombre de membres du Front al-Nosra à Ersal, sous la direction du dénommé Abou Takié, recherché par les services de renseignements de l’armée, et qui se trouverait actuellement en Syrie.
D’autres informations indiquent que des éléments de Daech (L’Etat islamique en Irak et au Levant, EIIL) planifient d’utiliser Ersal comme point de passage pour envoyer vers l’intérieur du Liban des kamikazes, des ceintures d’explosif, des matières explosives, des roquettes, des obus de mortier, des grenades et des fusils mitrailleurs.
Contacts indirects entre le Hezbollah et des responsables salafistes
Sur le plan politique, le Hezbollah a entamé des discussions indirectes avec des responsables islamistes salafistes au Liban, axées sur les visions divergentes des deux parties au sujet de la crise syrienne, selon le quotidien syrien AlWatan.
Les dirigeants salafistes font assumer au Hezbollah la responsabilité de l’apparition de l’extrémisme sur la scène sunnite libanaise et du phénomène des kamikazes.
Mais le parti rejette ces accusations et en impute la responsabilité à la pensée extrémiste qui s’est développée ces vingt dernières années dans certaines régions du monde, bien avant l’éclatement de la crise en Syrie.
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