24-11-2024 10:17 AM Jerusalem Timing

Bahreïn: l’opposition se mobilise pour commémorer le soulèvement

Bahreïn: l’opposition se mobilise pour commémorer le soulèvement

"La famille royale accapare tous les pouvoirs (...) et refuse de faire des concessions".

 

Cheikh Ali SalmaneL'opposition à Bahreïn a appelé à marquer par des protestations le troisième anniversaire du soulèvement réprimé par la force dans ce petit pays du Golfe, où l'impasse politique est totale.

Misant sur l'exaspération de la population réprimée, le puissant mouvement Al-Wefaq a appelé la population à bouder l'administration et à boycotter les commerces jeudi.

Il a également appelé à un grand rassemblement samedi près des villages de la capitale, Manama.

Al-Wefaq appelle à "des actions symboliques pour protester contre la détérioration de la situation", a déclaré à l'AFP le chef de la formation, cheikh Ali Salmane.

Pour sa part, le Collectif du 14 février, a appelé à une marche vendredi à Manama en direction de la place de la Perle, symbole du soulèvement et dont le monument central a été rasé par le régime pro-saoudien des al-Khalifa.

Depuis trois ans, le pouvoir s'est refusé à toute concession de fond.

Le chef d'Al-Wefaq affirme "ne pas pouvoir être optimiste" sur les perspectives d'une sortie de crise dans ce petit royaume, du Golfe.

Le prince héritier Salmane Ben Hamad Al-Khalifa a reçu à la mi-janvier les différents acteurs politiques, y compris le Wefaq, pour relancer le dialogue national, dont deux précédents rounds depuis 2011 ont tourné court.

'Absence de volonté'

"Le dialogue a échoué en l'absence d'une volonté réelle du régime de trouver une solution politique à la crise", a déclaré cheikh Salmane. "La famille royale accapare tous les pouvoirs (...) et refuse de faire des concessions", a-t-il ajouté, accusant la famille royale de chercher à "gagner du temps et à tromper la communauté internationale".

L'opposition a pourtant répondu à l'initiative du prince héritier en proposant une feuille de route réclamant "un Parlement à pleins pouvoirs législatifs" et "un gouvernement élu", outre la libération des "prisonniers d'opinion" et "la suspension des procès politiques".

Mais pour les autorités, le processus de concertation est plus large. "Il n'y a pas lieu de tenir un dialogue bilatéral entre le gouvernement et l'opposition", a déclaré à l'AFP la ministre d'Etat à l'Information, Samira Rajab.

"D'autres composantes de la société doivent être représentées au dialogue", a-t-elle ajouté en référence notamment aux pro-gouvernementaux.

Dans son rapport annuel publié en janvier, Human Rights Watch (HRW) a averti que les autorités bahreïnies ont "sérieusement sapé les perspectives d'une solution politique" dans le pays où des opposants "critiquant pacifiquement le gouvernement sont taxés de terrorisme et maintenus en prison".