Selon l’association alWifac, la principale force d’opposition bahreïnie, il y a eu 107 arrestations dont 92 hommes, 13 enfants et deux femmes pendant le mois de janvier.
Asma Hussein, encore une martyre qui s'ajoute à la longue liste des martyrs de la Révolution du Bahreïn.
Cette mère de 52 ans, a subi le choc d’un violent assaut contre sa maison par les forces armées du régime du Bahreïn, qui ont débarqué chez elle sans autorisation, ont cassé les meubles de son appartement et ont arrêté son fils. Elle a tout de suite succombé.
Au cours de la cérémonie de ses funérailles, des foules en colère sont descendues à la rue, scandant Asma la martyre, victime du régime terroriste et ont demandé que soient jugés tous les criminels qui ont causé sa mort et celle des citoyens innocents.
Les manifestants ont dénoncé « la barbarie du régime bahreïni qui traite son peuple de manière inhumaine ». Durant le cortège solennel qui a traversé la capitale Manama en direction de sa ville natale dans Jid alHajj à l'ouest , les forces du régime ont persécuté les manifestants , usant contre eux d'une violence et la force injustifiées .
Rapport accablant du Wefaq
Selon l’association al-Wefaq, la principale force de l’opposition bahreïnie, 107 arrestations (dont 92 hommes, 13 enfants et deux femmes) ont eu lieu le mois de janvier dernier.
Un responsable du département des libertés et des droits de l’homme, au sein d'alWefaq, M. Hadi al - Moussaoui, a rapporté lors d'une conférence de presse mardi, qu’il y a eu 20 blessés, 91 raids, et entre 13 à 25 cas de torture et de traitements cruels.
Aussi, il a souligné qu’au cours du mois de janvier, il y a eu 681 manifestations régionales, sachant que le régime bahreïni a pratiqué 316 cas de punition collective.
Il a évoqué la mort du garçon Fadel Abbas : «Quand les autorités ont annoncé qu'il avait été blessé grièvement par une balle, elles ont empêché sa famille pendant 18 jours de le secourir , évitant de lui informer son état de santé. Un jeune homme du nom de Sadiq Asfour qui a également été blessé par une balle et emmené à l'hôpital , il risque de mourir aussi car les autorités refusent d’accorder à ses parents le droit d’assumer la responsabilité de son traitement et lui assurer les soins nécessaires» .
Grève observée dans tous le pays
Ce jeudi, des heurts ont opposé à Bahreïn les forces de police et des centaines de manifestants dans les villages chiites à l’occasion du troisième anniversaire du soulèvement, selon des témoins et les autorités.
Répondant à un appel de l’opposition, les protestataires ont bloqué des routes à l’aide de blocs de pierre ou de troncs d’arbres dans plusieurs villages proches de Manama, autour desquels la police était déployée en force.
«Nous ne plierons que devant Dieu», et «A bas Hamad», le roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa, scandaient les manifestants qui ont mis le feu à des pneus et à des bennes à ordure pour bloquer la circulation, ont indiqué les témoins.
Les forces du régime des alKhalifa ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, et un épais nuage de gaz se dégageait au-dessus de certains quartiers, selon des images mises en ligne sur le site internet du Wefaq.
Le ministère de l’Intérieur a affirmé que «les forces de l’ordre (...) ont affronté des groupes, auteurs d’actes de vandalisme, et ont réussi à rouvrir des routes» bloquées par les manifestants.
Ces groupes ont aussi «tenté d’empêcher des citoyens de se rendre à leur travail», a ajouté le ministère sur son compte Twitter.
L’opposition avait appelé la population à manifester et à boycotter l’administration et les commerces jeudi, en signe de protestation contre la politique du gouvernement, à la veille de la commémoration le 14 février du troisième anniversaire du déclenchement d’un soulèvement réprimé par la force.
Le ministère de l’Intérieur avait déjà prévenu dans un communiqué mardi que «ces appels d’incitation (...) constituent une délit pénal puni par la loi» et que ceux qui répondent à ces appels risquent d’être poursuivis en justice.
Selon le correspondant de notre chaine al-Manar, l’appel a été observé par tout le peuple bahreïni, même dans les institutions étatiques par les fonctionnaires publics. Même les détenus politiques ont boycotté les séances du tribunal qui était désertique.
Face à la persistance de la contestation, le pouvoir a alourdi les peines pour les soi-disant auteurs de violences et introduit la peine de mort ou la prison à perpétuité en cas de morts ou de blessés. Les autorités ont également interdit les manifestations à Manama.
Selon la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), 89 personnes ont été tuées à Bahreïn depuis février 2011.
Alors que selon alWifac , 150 personnes sont tombées en martyr et 3.000 personnes, hommes, femmes et enfants sont en détention.