24-11-2024 03:43 AM Jerusalem Timing

Montée en puissance iranienne : que peut faire Riyad?

Montée en puissance iranienne : que peut faire Riyad?

Le royaume des wahhabites a peur de perdre sa place auprès des " Grands" surtout des Américains.

Face à la montée en puissance de l'Iran dans la région du Moyen Orient, l'Arabie saoudite panique. Le royaume des wahhabites a peur de perdre sa place auprès des " Grands" surtout des Américains.

Cette angoisse est-elle justifiée? Est-il vrai que les Etats Unis n'auront plus beaucoup besoin du pétrole saoudien, ce qui rendrait insignifiante leur alliance avec les Saoud ? Eco Montiorior semble avoir fait sien cet argument car il propose un remède à l'Arabie saoudite pour qu'elle retrouve grâce aux yeux des Etats Unis : " Simultanément à l'entrée en vigueur de l'accord nucléaire du 20 janvier conclu entre l'Iran et les Etats Unis et un allègement des pressions sur la République Islamique, les pays du bassin du golfe Persique se bousculent au portillon pour reprendre leurs coopérations commerciales avec l'Iran.

L'accord intérimaire a instillé une importante dose d'optimise dans le climat moyen oriental. Les Emiratis cherchent de leur côté une occasion propice pour reprendre leurs liens énergétiques avec l'Iran et on parle même d'un compromis sur le litige frontalier qui oppose les deux pays. En 2011, près de 35% du trafic maritime du monde a eu lieu au détroit d’ Hormuz .

Alors que l’accord de Genève a un impact fort positif sur l’économie émiratie, ce même accord a profondément éloigné Riyad de la table des négociations très importantes qui se déroulent au sein du Conseil de coopération du golfe Persique ou encore à l’OMC. L’Arabie saoudite détient un trafic maritime trois fois supérieur à ses paires golfiques dans le détroit d’Hormuz et tant que le poids de l’Arabie saoudite au sein du CCGP ira décroissant, les autres monarchies membres ne verront guère  dans l’obligation de l’accompagner dans le bras de fer qui l’oppose à l’Iran.

L’entente avec les Emirats est le dernier coup infligé par l’Iran à l’Arabie saoudite, son rival au sein de l’Opep.  Mais il y a d’autres : les Emirats envisagent de construire un gazoduc pour se connecter au réseau national du gaz iranien. Ce gazoduc fait partie de l’accord signé entre les Emirats et l’Iran d’une valeur de 60 milliards de dollars et qui vise à booster le commerce bilatéral.  L’Irak s’est également invité dans le jeu  et dit vouloir coopérer avec l’Iran pour faire grimper ses capacités de productions de 9 millions de barils par jour , ce qui constitue un autre défi à l’adresse de Riyad. En décembre 2013, l’Arabie saoudite a produit 9.8 millions de barils par jour.

Les saoudiens cherchent toutefois à explorer d’autres terrains de rivalité avec l’Iran. Ils sont en ce moment en phase de construire leur premier port privé sur les côtes de la mer Rouge. Une zone économique dite KSSC  avec la capacité d’accueillir deux millions de personnes est prévue dans le cadre de ce projet.

Mais Riyad est-il capable de relever le défi ? le projet en question s’achèvera à l’horizon 2020, soit un laps de temps assez long vu la vitesse avec laquelle l’Iran avance dans ses dessins: Les saoudiens ont aussi pensé à diversifier leur sources d’énergie  pour la consommation domestique. Ils signent des contrats avec les firmes françaises et japonaises avec pour objectif le renforcement du programme nucléaire saoudien.

Ce pays si riche en pétrole ne peut produire assez d’électricité pour ses besoins internes. Selon une classification du forum économique de Davos, l’Arabie saoudite est placée  91ème sur un ensemble de 124 pays en termes de sécurité énergétique nationale.  Ce manque d’énergie domestique renvoie d’ailleurs à une hausse démographique continue et fait partie des défis les plus sérieux que Riyad devra relever dans les années à venir.

Cette hausse démographique accompagnée d’une hausse de consommation pourrait faire perdre trois millions de barils par jour dans les années à venir.  Cette hausse pourrait se chiffrer à 8% . En ce sens l’Arabie saoudite n’a d’autre choix que de diversifier ses ressources de devises et de se débarrasser de son économie uni-dimensionnelle, tache trop difficile que ne saurait accomplir un régime saoudien trop occupé par ses querelles internes et impuissants à se réformer. Si Riyad veut ne pas entendre partout le nom de l’Iran, sa stratégie économique devra changer sinon …

source: irib.ir