25-11-2024 07:27 AM Jerusalem Timing

Hommage à l’exploit anti-terroriste de l’armée

Hommage à l’exploit anti-terroriste de l’armée

Seuls les médias du 14-Mars affichent leur scepticisme.

Au lendemain du grand coup asséné par l’Armée libanaise à la nébuleuse terroriste avec l’arrestation de Naïm Abbas, le président de la République, Michel Sleïmane, a présidé une réunion sécuritaire et judiciaire consacrée aux derniers développements dans ce domaine.

Cette réunion intervient alors que les informations affirmant que le Liban a échappé de justesse à une vague d’attentats meurtriers se multiplient. Dans ce contexte, le quotidien pro-saoudien Al Hayat rapporte dans son édition de jeudi que les services de sécurité ont informé les hauts responsables de la présence, quelque part au Liban, de trois voitures piégées, dont celle qui a été neutralisée par l’armée à Mazraa, à Beyrouth, après les aveux de Naïm Abbas. Les révélations de ce dernier ont aussi permis de découvrir un dépôt d’armes dans la localité côtière de Saadiyat, à 30 kilomètres au sud de Beyrouth, contenant des ceintures d’explosif, des matières explosives et des roquettes de type Grad et Katioucha.

L’interrogatoire préliminaire de Naïm Abbas a montré que le véhicule piégé de Mazraa, qui contenait 100 kilogrammes d’explosif, devait être utilisé par un kamikaze pour attaquer le siège de la télévision al-Manar. Les roquettes, elles, étaient destinées à être tirées sur la banlieue sud de Beyrouth.
La classe politique et les médias libanais ont salué «l’exploit» accompli par l’Armée libanaise, qui vient s’ajouter à d’autres réalisations non moins importantes dans la lutte contre le terrorisme, ces dernières semaines. «L'armée a remporté une autre bataille dans sa guerre ouverte contre le terrorisme», écrit le quotidien As Safir. «Ce sont des pièces de domino qui tombent l'une après l'autre, dans le cadre d'un processus lancé il y a quelque temps après un engagement crucial de l'institution militaire et des services de sécurité», ajoute le journal.

 As Safir indique par ailleurs que quatorze véhicules transportant des Libanais et des ressortissants du Golfe ainsi que des armes et des munitions sont entrées à Ersal dans la Békaa, le 8 février dernier (Voir par ailleurs).

Dans Al Akhbar, le rédacteur en chef Ibrahim al-Amine souligne qu’il «existe aujourd'hui au Liban des hommes déployés en différents lieux et rattachés à différentes institutions : des résistants, des soldats et des officiers ainsi que des citoyens loyaux. A ceux-là, dont nous ne connaîtrons peut-être jamais le nom, même après leur martyr, nous déclarons toute notre affection.»

Les médias proches du 14-Mars sont en revanche moins enthousiasmes et tentent soit de minimiser l’importance de la réalisation de l’armée, soit de faire diversion en évoquant d’autres sujets politiques, parallèlement à la question du terrorisme.

Al Moustaqbal, l’organe du Courant du futur, a ainsi rendu hommage à l'Armée libanaise pour ces dernières réalisations sécuritaires. Mais le quotidien estime que «les mesures sécuritaires sur le terrain ne suffisent pas pour empêcher l'importation par le Hezbollah de la guerre en Syrie au Liban. Deux solutions sont alors proposées: le déploiement de l'armée à la frontière libano-syrienne ainsi que le retrait du Hezbollah de Syrie».

An Nahar abonde dans le même sens. «L'aspiration à la neutralité est celle d'un grand nombre de Libanais, après ce qu'a enduré le pays par le passé et surtout depuis 1975», prétend  Daoud Sayegh, un conseiller de Saad Hariri. «Le Liban était et restera le centre de tous les conflits» régionaux, poursuit-il. Soulignant que le Liban doit être un pays neutre, le journaliste précise que cette neutralité ne doit pas être imposée mais émaner d'une conviction.

Sous la plume de Fifi Abou Dib, L’Orient-Le Jour exprime des doutes sur la version des forces de sécurité au sujet de l’arrestation de Naïm Abbas. «Toutes ces pilules qu’il nous faut avaler», est le titre de «l’impression» signée par la journaliste.