Un individu qui avait pris place dans la tribune du public a troublé le vote au cri d’"assassins". Il a été expulsé.
La Belgique est devenu jeudi 13 février le premier pays au monde à légaliser, sans fixer de condition d'âge, l'euthanasie pour les enfants et adolescents atteints de maladie incurable et affrontant « des souffrances insupportables ». Le texte, déjà adopté en décembre par les sénateurs, a été approuvé sans difficulté par les députés.
La Chambre a approuvé jeudi par 88 voix pour, 44 contre et 12 abstentions le projet de loi qui étend aux mineurs la loi de 2002 sur l'euthanasie. Un individu qui avait pris place dans la tribune du public a troublé le vote au cri d'"assassins". Il a été expulsé.
Les partis politiques sont divisés sur ce vote, mais lors de l'examen du texte au Sénat et en commission de justice de la Chambre, une majorité alternative s'est dégagée : si les deux partis chrétiens démocrates – le CD&V néerlandophone et le CDH francophone – ont rejeté l'initiative, les voix du parti indépendantiste Alliance néo-flamande (NVA) se sont alliées à celles des écologistes, des socialistes et des libéraux flamands pour approuver le texte.
Le sixième parti de la coalition gouvernementale, le Mouvement réformateur (libéral francophone), compte quelques voix dissidentes mais soutient largement l'extension aux mineurs de la loi sur la fin de vie.
Quelque 160 pédiatres – soit 10 % de la profession environ – ont tenté, mardi, un ultime baroud en s'adressant au président de la Chambre pour lui demander de différer le vote. Les partis démocrates chrétiens ont formulé une exigence semblable en s'interrogeant sur le « flou » de la loi à venir concernant l'évaluation de la capacité de discernement d'un enfant.
Ils se demandaient aussi comment sera réglé le sort d'un jeune malade dont les parents seraient en désaccord. Dans des séances de prière plus symboliques que massives, l'Eglise catholique a, elle aussi, témoigné de son hostilité à cette loi.