Le candidat allemand à la présidence de la Commission européenne s’est attiré les foudres de la Knesset israélienne.
La réaction de nombreux députés israéliens, en quittant la salle de la Knesset, aux propos du candidat socialiste à la prochaine présidence de la Commission européenne, Martin Schulz est très emblématique de la crispation arrogante qui va croissant chez la classe politique israélienne.
Même si certains députés la rejettent, ils ne sont plus que minoritaires, alors que de nombreux hommes politiques israéliens font preuve d’une agressivité malintentionnée, chaque fois que les exactions israéliennes sont critiquées, même de la part des alliés les plus soumis d’Israël.
« Je voudrais rappeler aux membres du Foyer Juif (FJ), hormis leur efforts, que nous vivons dans une démocratie qui permet de faire des critiques dans toutes les langues. Le recours à l’holocauste pour contrer une critique internationale n’est pas seulement répugnant, mais ridicule aussi », a trouvé bon de répliquer la député de la Knesset sur son compte Facebook Zahava Gal-On.
En effet, Schulz avait été pris à partie pour sa nationalité allemande, un thème de harcèlement infligé à tous les coups aux Germains (et a d’autres européens), pour leur rappeler l’holocauste hitlérien, éveiller à la Pavlov leur examen de conscience, et miner en conséquence leur remarques formulées le plus gentiment.
« Je n’admettrai jamais cet examen de conscience mensonger contre Israël à la Knesset et encore moins en allemand », avait lancé Naftali Benett, le chef du Foyer juif et le ministre actuel de l’économie, après avoir accusé Schutz « de mensonge ».
Pourtant, le responsable ne faisait que dire des informations avérées et confirmées par les Nations Unies, selon lesquelles plusieurs enquêtes ont conclu en décembre 2012 que le rapport de répartition des ressources en eau entre les colons israéliens vivant en Cisjordanie occupée et les Palestiniens est de un à six ! En rapportant qu’un jeune palestinien lui a demandé pourquoi les Israéliens recevaient quatre fois plus d'eau par personne que les Palestiniens.
De même, Schultz avait pris toutes ses précautions, en entamant son intervention en tarissant d’éloges Israël et en critiquant l’embargo européen dont il fait l’objet de la part de l’Europe.
Ce déni des faits flagrants n’est pas l’apanage du FJ. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu la repris, mais d’un ton plus diplomatique. Accusant Schulz après l’avoir flatté de suivre « une écoute sélective laquelle est devenue la méthode de nombreux cercles en Europe », et de véhiculer « des chiffres inexacts ».
Ce genre de réactions n‘est pas le premier du genre, surtout à l’encontre des Européens en particulier. Chaque fois que l’un d’entre eux, homme politique ou journaliste soit-il, ose critiquer ou révéler les abus commis par l’entité sioniste, il est invité en Israël pour subir une douche d’insultes, ou pourquoi pas de mises en garde et de menaces.
L’une de ces victimes a été un journaliste suédois, Donald Boström, qui avait révélé au grand jour en 2009, documents tangibles à l’appui, comment les Israéliens s’adonnent au trafic d’organes des détenus palestiniens qui meurent en prison dans des conditions louches. Depuis qu’il a été invité en Israël, il est rentré chez lui et a changé sa version des faits.
Cette politique n'est qu'une tentative d'instaurer une nouvelle ligne rouge israélienne pavlovienne, pour dissuader les Européens en particulier de compatir avec les endurances infligées aux Palestiniens. En d'autres termes, elle inculque que seuls les Israéliens doivent décider de ce que ressentent les Européens. Holocauste oblige!