24-11-2024 03:53 AM Jerusalem Timing

Arabie : Coup d’Etat de Bandar contre Abdallah?

Arabie : Coup d’Etat de Bandar contre Abdallah?

Bandar aurait proposé aux Américains la personne qui devrait remplacer le roi après sa mort.

Un accord secret serait intervenu entre le chef du renseignement saoudien Bandar ben Sultan et les autorités américaines en vertu duquel Bandar serait autorisé à contourner le roi Abdallah et à prendre en main le pouvoir.

Bandar aurait même proposé aux Américains la personne qui devrait remplacer le roi après sa mort.

Selon un rapport du site d’information Al Hadath, "c'est l'extension de l'influence du clan anti Abdallah au sein de l'appareil du pouvoir saoudien dirigé par Bandar et par le ministre des Affaires étrangères Saoud al Fayçal qui expliquerait le départ de plusieurs princes saoudiens vers l’Europe.

Selon l'un de ces princes, " la mort d’Abdallah est le dernier acte du scénario élaboré par Ben Sultan et si cette mort venait à avoir lieu la prise du pouvoir de Bandar serait irréversible.

"Mis à part ces informations, la situation telle qu'elle va en Arabie saoudite cautionne l'hypothèse d'un coup d'état latent dans le pays , coup d'état qui a débuté au début de la décennie en cours et qui a peu à peu écarté le roi des principaux leviers du pouvoir. Le coeur de ce coup d'Etat se trouve au ministère du renseignement-avenue al Washam à Riyad.

Le rôle extranational de Bandar n'est secret pour personne. Il est le parrain des réseaux terroristes takfiris  en Tunisie, au Maroc, en Libye, en Egypte, au Yémen, en Irak, en Syrie, en Jordanie, au Liban en Tchéchénie. Ses décisions vont souvent à rebours de celles du roi mais il continue sans souci à mettre en place une nouvelle configuration politique et sécuritaire dans la région puisqu’il est soutenu par les Etats Unis.

Ce soutien n'est toutefois pas total et il arrive que les plans de Bandar soient en contraste avec les intérêts des EU, ce qui montre que Bandar est décidé à mettre en oeuvre ses plans coûte que coûte. Le projet sécuritaire de Bandar est confessionnel: il s'agit d'attiser les différends ethniques et confessionnels au Moyen-Orient afin d'écarter les menaces sécuritaires desquelles l'Arabie se croit visées. L'Iran est l'ennemi numéro un de Bandar : Turki Fayçal n'a pas mâché ses mots à Davos annonçant devant les caméras du monde entier les phrases suivantes : " les chiites se sont emparés de beaucoup de pays. Ils ont formé des groupes politiques et ont pu vaincre leurs ennemis".

Turki a ajouté : " Nous irons tenir tête à l'Iran. Ce sont les Pasdarans et le Hezbollah qui ont pu préserver le régime Assad ". En ce sens la montée en puissance de Bandar équivaudrait à une confrontation plus directe avec l'Iran en termes de politiques extérieures. Mais quel est le moyen dont dispose Riyad pour faire face à l'Iran? C'est en Syrie que le clan des faucons saoudiens a tenté de mettre en pratique tout son art dans l'objectif de contrer l'influence grandissante depuis 2003 de l'Iran dans la région.

Bandar trainait le nom de commandant du Centcom anti syrien . Au début il a tenté des méthodes de soft guerre en Syrie, ce qui n'a rien donné. Il s'est mis ensuite à envoyer armes et terroristes en Syrie déclenchant un jeu extrêmement dangereux et sans précédent contre l'Iran et ses alliés, jeu que le prudent Abdallah n'aurait jamais pu jouer!! Or les évolutions en Syrie ne sont pas allées dans le sens souhaité. Les milices extrémistes que dirige Bandar comme Daesh, Liwaa al Islam, Al Nosra, l’armée syrienne libre ont subi de lourdes défaites face à l'armée syrienne et une fois ayant échoué, elles se sont mises à s'entre déchirer. Ces gens poussent la Syrie vers une catastrophe sans précédent dans l'Histoire.

Même l’émir du Qatar s'est rendu à l'évidence estimant que les Etats Unis ne veulent plus d'un départ d'Assad et que sur cette base ses opposants devront accepter de travailler avec Assad.

Mais le clan des faucons en Arabie saoudite n'a d'autres choix que de maintenir la tension avec l'Iran et l'axe chiite . Pourquoi? Parce que s'il se rend à l'évidence il devra accepter sa défaite et reculer à jamais devant ses adversaires internes.

En Irak, le clan de Bandar a ouvert un autre front : ses mercenaires attaquent l'armée du gouvernement chiite et ils tiennent bon pour le moment. Riyad de Bandar Sultan a été pourtant prêt à intervenir militairement en Irak déployant ses forces sur les frontières irakiennes quand l'armée de Maliki a réussi à repousser les terroristes de Daesh. Ses forces ont menacé de sauver Al Anbar des Safavide zoroastriens (iraniens) mais le commandant en chef de l'armée irakienne a donné le ton : si les saoudiens commettent une telle bêtise, nous irons faire  notre prière à la Mecque! ».

 A ce qui parait, l'Arabie saoudite est prête à aller jusqu'au bout. Ni en Irak, ni en Syrie ni ailleurs elle ne veut opter pour le compromis avec l'Iran. Mais l'Arabie n'est ni démographiquement ni militairement apte à entrer dans une guerre directe contre l'Iran ou soutenir longtemps une guerre par procuration contre ce pays. Elle va se brûler les doigts , si elle continue ne ce sens.