Les garçons ont du lait plus riche en graisse et en protéines et les filles obtiennent de plus grande quantités de lait
Le lait des mères a une composition différente selon qu'elles donnent naissance à un garçon ou à une fille, révèle une recherche publiée vendredi.
"Les mères produisent des recettes biologiques différentes pour un garçon et pour une fille", a expliqué Katie Hinde, une biologiste de l'Université de Harvard.
Des études sur des humains, des singes et d'autres mammifères ont révélé une variété de différences dans le contenu du lait et la quantité produite.
Ainsi les petits garçons ont du lait plus riche en graisse et en protéines donc énergétique tandis que les petites filles obtiennent de plus grande quantités de lait.
Plusieurs théories ont été avancées pour expliquer ce phénomène, a relevé Katie Hinde lors d'une présentation à la conférence annuelle de l'Association américaine pour l'avancement de la science (AAAS) réunie à Chicago du 13 au 17 février.
Chez les singes rhésus par exemple, la femelle a tendance à produire plus de calcium dans son lait destiné à des progénitures femelles qui héritent du statut social de leur mère.
"Cela permet aux mères de donner plus de lait à leurs filles ce qui va permettre d'accélérer leur développement pour commencer à se reproduire plus jeune", a expliqué la biologiste de l'évolution.
Les mâles n'ont pas besoin de parvenir à la maturité sexuelle aussi vite que les femelles car leur seule limite sur la fréquence de leur reproduction dépend du nombre de femelles qu'ils peuvent conquérir.
Les femelles chez les singes sont nourries au lait maternel plus longtemps que les mâles qui passent plus de temps à jouer et qui ont de ce fait besoin d'un lait plus énergétique.
Mais on ne sait pas vraiment encore pourquoi chez les humains les mères produisent des laits différents pour leurs nourrissons selon leur sexe, admet la scientifique.
Il y a des indications montrant que tout est déjà programmé quand le bébé est encore dans le ventre de sa mère.
Une étude de Katie Hinde publiée la semaine dernière montre que le sexe du fœtus influence la production de lait des vaches longtemps après la séparation de leurs veaux, le plus souvent dans les heures après avoir mis bas.
Cette recherche menée sur 1,49 million de vaches a montré qu'au cours de deux cycles de lactation de 305 jours, elles ont produite en moyenne 445 kilos en plus de lait quand elles donnaient naissances à des femelles comparativement à des mâles.
Ces chercheurs n'ont pas non plus constaté de différences dans le contenu de protéines ou de graisse dans le lait produit pour une progéniture femelle ou mâle.
Comprendre les différences dans le lait maternel humain et l'impact sur le développement de l'enfant pourrait aider à améliorer les formules de lait pour enfant destinées aux mères incapables d'allaiter.
"Si la valeur nutritionnelle du lait maternel est bien reproduite dans les formules, les facteurs favorisant l'immunité du nourrisson ainsi que les signaux hormonaux sont absents", a expliqué la chercheuse.
Pouvoir mieux comprendre comment le lait est "personnalisé" selon chaque enfant permettrait également d'aider les hôpitaux à trouver du lait provenant du sein donné pour aider à mieux nourrir des enfants malades et nés prématurément, a-t-elle ajouté.