Jaafari insiste que la délégation officielle n’a épargné aucun effort. Brahimi donne un temps de réflexion au gouvernement et à l’opposition.
Le ministre de l'information, Omran Zoabi, a qualifié d' " incorrectes et exagérées" les déclarations proférées par certains responsables occidentaux sur la responsabilité de la délégation gouvernementale de l'échec des pourparlers de Genève.
Zoabi a critiqué la délégation de la Coalition de l’opposition qui a nié la présence du terrorisme et refusé de le condamner ou de discuter des moyens de lutter contre ce phénomène.
"Ceci démontre que la présence de cette délégation à Genève, à côté de nombre d'ambassadeurs européens et d'experts, n’entend pas appliquer la déclaration de Genève 1 mais insiste de discuter, d'une manière sélective, d’une seule idée celle du gouvernement de transition", a-t-il précisé.
Zoebi a expliqué que la délégation de la république arabe syrienne est venue à Genève pour discuter de tous les articles de la déclaration de Genève 1 sans exception. Il faut tout d'abord avoir une vision commune de la lutte contre le terrorisme avant d’examiner tous les autres sujets.
Le ministre de l'information a indiqué que la délégation de la république arabe syrienne avait donné son aval, durant la dernière séance du 2ème tour, sur l'ordre de jour avancé par Brahimi mais l'autre partie a refusé de discuter du 1er article de cet ordre relatif à la violence et à la lutte contre le terrorisme.
Il a dans ce contexte fait état d’une campagne médiatique tendancieuse menée par certaines chaînes et agences d'information.
Jaafari: la délégation officielle n'a épargné aucun effort
Pour sa part, le délégué permanent de la Syrie auprès de l'ONU, et membre de la délégation officielle syrienne à Genève, Bachar Jaafari, a affirmé que la délégation syrienne n'a épargné aucun effort, malgré les difficultés et les obstacles, afin de parvenir à un règlement politique pacifique et à l'arrêt de l'effusion du sang des Syriens.
Il a accusé l'opposition "de ne pas respecter l'agenda", affirmant qu'il fallait d'abord conclure "par une vision commune" sur le premier point, la lutte contre la violence et le terrorisme avant de passer à un autre.
"Nous avons insisté sur la nécessité d'examiner les articles de la déclaration de Genève pour parvenir à un accord. Mais nous nous sommes étonnés que l'autre partie veut traiter d'une façon superficielle le premier article relatif à la lutte contre le terrorisme et le rejet de la violence, ce qui donne l'impression que cette question est secondaire", a expliqué Jaafari.
"Nous aurions espéré que la délégation de la coalition nous rejoint via l'engagement claire à la lutte contre le terrorisme et l'accomplissement d'un document de travail qui adresse un message aux parrains du terrorisme" a poursuivi Jaafari.
Et d’ajouter : l'autre partie n'a pas de sens de responsabilité car elle exécute les ordres des parties en faveur d’une escalade militaire en Syrie. "Ceux qui acceptent ces plans contre leur patrie ne pourraient pas être un partenaire dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il critiqué.
Il a rappelé que la délégation officielle s'est mis d'accord dès le début de la séance sur le projet de l'ordre du jour présenté par Brahimi. "Il parait que cet aval a suscité la frustration de l'autre partie qui a soumis ses propres explications et ses interprétations sur l'application de cet ordre du jour.
Questionné sur le rejet par Brahimi de la responsabilité de l'avortement des pourparlers sur la Syrie, Jaafari a assuré que l'émissaire onusien pour la Syrie, Lakhdar Brahimi n'a pas jeté sur la délégation officielle la responsabilité de l'avortement des négociations, soulignant qu'il était témoin de ce qui s'est passé dans la pièce des pourparlers, où les divergence sont apparus quant l'autre partie a commencé à donner sa propre compréhension de l'ordre du jour.
En ce qui concerne l'insistance de la délégation de la Coalition sur la formation d'un comité transitoire pour régler la crise, Jaafari a dit: "ces propos reflètent leur vision rêveuse et irréaliste".
Il a fait noter que ce sont l'administration américaine, Israël, et ceux qui prétendent être les amis de la Syrie qui cherchent à faire saper le processus politique.
Et de conclure: "Nous n'épargnerons aucun effort pour faire réussir les pourparlers de Genève avec une mentalité ouverte et positive car nous sommes concernées par la lutte contre le terrorisme qui est l'exigence essentielle du peuple syrien.
Brahimi donne un temps de réflexion au gouvernement et à l'opposition
Entre-temps, le médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi, s'est dit "tout à fait désolé" et s'est excusé "auprès du peuple syrien dont les espoirs étaient si grands".
Il a mis fin samedi aux discussions, dans l'impasse depuis trois semaines, et n'a fixé aucune date pour une reprise.
"Je pense qu'il est préférable que chaque partie rentre et réfléchisse à ses responsabilités, et (dise) si elle veut que ce processus continue ou non", a déclaré M. Brahimi à la presse.
"Le gouvernement considère que la question la plus importante est le terrorisme, l'opposition considère que la question la plus importante est l'autorité gouvernementale de transition", a-t-il dit ajoutant qu'il avait proposé d'évoquer d'abord "la violence et le terrorisme" pour passer ensuite au problème de "l'autorité gouvernementale".
Il était prévu que ce deuxième cycle de discussions, commencé lundi dernier, s'achève samedi mais le médiateur en accord avec les deux délégations devait fixer une date pour une nouvelle réunion.
M. Brahimi a indiqué qu'il allait rendre compte à New York au Secrétaire général Ban Ki-moon et qu'il espérait une réunion avec lui et les deux chefs de la diplomatie russe et américaine Sergei Lavrov et John Kerry.