22-11-2024 10:25 PM Jerusalem Timing

Russie : le pétrole restera le premier produit d’exportation

Russie : le pétrole restera le premier produit d’exportation

Les matières premières minières domineront donc encore la liste des marchandises exportées par la Russie à l’étranger, au moins dans les cinq prochaines années.





Le ministre russe du Développement économique renonce à forcer les exportations de produits non énergétiques, écrit mardi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Les matières premières minières domineront donc encore la liste des marchandises exportées par la Russie à l'étranger, au moins dans les cinq prochaines années. C’est ce que concluent les experts après avoir lu le nouveau programme "Développement de l'activité commerciale extérieure" préparé par le ministère du Développement économique.

Pour connaître le rythme de développement de l’économie russe, l'un des principaux indices est la part des voitures, équipements et moyens de transport dans les exportations. Ces trois dernières années elle reste inchangée et en 2017-2018 elle n’augmentera que de 0,1%, jusqu'à 4,9 en valeur 2011. La part des exportations de matériel technique dans le commerce avec les pays de la CEI, où les positions de l'industrie russe restent fortes, restera elle aussi pratiquement inchangée : 13,9% en 2014 et 15,5% en 2018 au lieu des 22% prévus.

Par conséquent les prévisions portant sur les exportations industrielles ont également été revues à la baisse. En comparaison avec l'année 2011, elles seront inférieures de 16% par rapport aux attentes formulées au printemps dernier, et d'ici 2018 elles ne devraient pas atteindre les 58% prévus mais seulement 20%.

La production industrielle russe subit une pression croissante sur les marchés extérieurs de la part des nouveaux fournisseurs asiatiques, notamment de Chine, et d'Europe de l'Est. Si la qualité relativement basse des produits asiatiques basiques est compensée par leur faible coût grâce à la main d'œuvre bon marché, la production de qualité moyenne des pays d'Europe de l'Est est comparable aux marchandises russes au niveau des tarifs. Tout cela réduit les débouchés pour les exportations industrielles russes.

D'autre part, les outils financiers de stimulation publique de l'activité commerciale extérieure – crédits, assurance, garanties – ne fonctionnent toujours pas. Ils existent depuis plus de 10 ans mais l'accès est trop complexe en raison des longues procédures et des difficultés pour fournir la documentation. Seules les grandes compagnies peuvent profiter des ces outils. En particulier, l'obtention d'un prêt affecté pour les produits d'exportations demande près d'un an, alors que chez les concurrents il ne met que deux ou trois mois. Même les fournitures à l'étranger du fleuron des exportations high-tech, tel que l'avion Superjet, ont demandé l'an dernier une étroite coopération entre au moins quatre ministères et corporations publiques.

Seule la création d'un système complexe de soutien des exportations, comprenant une gamme universelle de produits financiers accessibles aux petites et moyennes entreprises, permettra de compter sur une croissance significative des exportations industrielles russes. Hormis les véhicules et les équipements, il est également nécessaire de stimuler les exportations des services et des produits intellectuels, ainsi que la sortie du capital entrepreneurial. Car tout reflux des capitaux n'est pas néfaste : grâce à l'acquisition d’actifs à l'étranger les entreprises russes accèdent à des technologies avancées et acquièrent une expérience de gestion.